Une scène de justice populaire insoutenable à Anjouan, continue de susciter de très nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Des photos et même des vidéos circulent actuellement montrant un moment d’une violence inouïe.
Il y a un peu plus d’une semaine, un homme est désigné par la vindicte populaire comme l’auteur du viol puis du meurtre d’une femme de 44 ans à Mutsamudu, la capitale anjouanaise. L’individu, décrit comme déficient mental, est alors violemment exfiltré du tribunal où il est gardé par les forces de l’ordre, par une foule en furie. Il est ensuite déshabillé puis lynché. Mais la foule déchaînée ne va pas s’arrêter là. L’homme est décapité et découpé en morceaux.
La scène, d’une absolue barbarie, a donc été filmée avant d’être publiée sur Facebook, dans des versions plus ou moins floutées. La vidéo permettrait d’entendre distinctement la foule qui demande qu’on brûle le cadavre, qu’on le découpe «car c’est de la viande»… Certains proposent même de le manger !
Un homme découperait ensuite un bras du cadavre pour l’exhiber comme un trophée sous les cris de victoire de la foule.
Depuis, les réactions ont été nombreuses parmi les associations et les simples citoyens mais aussi de la classe politique comorienne, à commencer par le gouverneur de l’île, Abdou Salami Abdou. Selon le journal Al Watwan, «il a qualifié la mutilation du corps et l’acte de le trainer par terre de ‘contraire à l’islam’».
Le journal précise également que le gouvernement comorien «promet d’enquêter sur le lynchage». D’autres enquêtes seraient également ouvertes autour des événements qui ont précédé cette scène. Une véritable émeute populaire avait embrasé la ville, le palais de justice de Mutsamudu, où se trouvait le meurtrier présumé, avait été en partie incendié et saccagé.