Le SNUipp-FSU, syndicat du premier degré, écrit au Président de la République. Il n’a pas apprécié les propos de François Hollande qui disait vouloir «agir par étapes» à Mayotte.
L’entretien accordé par François Hollande a fait réagir le syndicat des enseignants du premier degré. A l’occasion de ses vœux à l’Outre-mer, le Président de la République avait reconnu que le gouvernement «ne pourra pas tout régler» à Mayotte. «Quand il y a autant de difficultés, il faut agir par étapes», avait-il déclaré.
Ce mardi, Rivo Rakotondravela, le Secrétaire départemental du SNUipp-FSU Mayotte, a décidé de lui répondre. Impossible pour lui d’entendre une telle phrase «puisqu’il s’agit ici de plusieurs générations d’enfants sacrifiés. D’autant plus que nous sommes en droit de demander le respect des engagements pris.»
Rivo poursuit ainsi son infatigable combat pour améliorer la situation du Premier degré. Il rappelle ainsi à l’hôte de l’Elysée qu’il a eu l’occasion de présenter les difficultés des enseignants dans les écoles de l’île au candidat Hollande, lors de son passage pendant la campagne présidentielle, à travers une exposition de photos prises dans les écoles. «Notre organisation avait réussi à attirer votre attention sur les conditions indignes dans lesquelles les enfants sont scolarisés ainsi que le manque criant de salles de classe. Si bien que vous vous êtes engagé à normaliser la situation durant votre mandature, par la livraison de 100 salles de classe chaque année.
Pourtant, malgré la volonté affichée du gouvernement à faire évoluer la situation, rien n’a changé sur place puisque jusqu’à ce jour aucune nouvelle salle n’a été livrée… Pire, nous craignons qu’à la rentrée 2014 il n’y ait toujours pas de nouvelles livraisons. Faut-il rappeler que nous manquons de plus de 600 salles de classe et plus de 75% des écoles de l’île n’ont pas reçu l’agrément de la commission d’hygiène et de sécurité ?»
Et Rivo de compléter cet état des lieux inquiétant : «75% des élèves ne maîtrisent ni le français ni les mathématiques (évaluations de CE1 et CM2 en 2012)», une scolarisation à 3 ans toujours pas effective et un système de rotation (le partage d’une salle par deux classes) qui s’est quasiment généralisé.
Pour le syndicat, le temps «des décisions rapides, efficaces et à la hauteur des enjeux» est venu. L’organisation espère que la visite annoncée de George Pau-Langevin, la Ministre chargée de la réussite éducative, sera l’occasion de présenter «un plan de construction, de rénovation et d’équipement des écoles de l’île ainsi qu’une politique d’éducation prioritaire, généralisée dans tout le département à très court terme.»