Un Mahorais, incendiaire suicidaire, condamné à deux ans de prison à La Réunion

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Palais de justice de Saint-Denis de La Réunion (Crédits photo: JIR)
Palais de justice de Saint-Denis de La Réunion (Photo: JIR)

«C’est la troisième affaire de ce type qui passe en comparution immédiate en moins de dix jours!» s’agace la vice-procureure au tribunal de Saint-Denis, à La Réunion, Véronique Maugendre. À la barre, Dimassi Ben Radjab, 24 ans, fait profil bas. Il est jugé pour avoir incendié l’appartement où il vit avec son fils et la mère de celui-ci, à Saint-André. «À chaque fois, les prétextes sont complètement dérisoires, voire farfelus, poursuit la parquetière. La semaine dernière, c’était pour un mauvais regard. Ensuite, c’était parce que madame ne faisait pas assez le ménage et aujourd’hui, c’est parce que madame ne serait pas fidèle!»

La magistrate ne décolère pas. Heureusement dans cette affaire, aucune victime n’est à déplorer. Pour sa part, Dimassi Ben Radjab reproche donc à sa compagne de le tromper de manière éhontée. «Le matin, elle a essayé de me rendre jaloux, explique-t-il. Je me suis énervé parce que je suis fidèle et pas elle!»

«J’étais en colère»

Palais de justice de Saint Denis à La Réunion (Crédits photo : JIR)
Palais de justice de Saint-Denis à La Réunion
(Photo : JIR)

Seul moyen pour lui apparemment d’exprimer ce mal-être: «C’est le suicide», lâche-t-il. «J’ai commencé à mettre le feu au balcon puis dans la salle de bains». Son épouse se trouve alors à l’extérieur. Son enfant, dans le parking. Alertés, les pompiers auront tout le mal du monde à le raisonner pour qu’il ouvre la porte de l’appartement. Le locataire, qui a 0,54g d’alcool dans le sang, les menacera même à l’aide d’une barre de fer qui servira finalement à briser toutes les vitres du camion des soldats du feu.

«Dieu merci, la bouteille de gaz qu’il a aussi ouverte n’a pas eu le temps de chauffer et d’exploser», apprend-on de la bouche du président du tribunal. «Vous vouliez vous suicider. Ce n’est pas interdit mais faites-le seul au moins!» lâche-t-il à l’adresse du prévenu, un brin provocateur.

«J’étais en colère», commente le prévenu qui a quelques condamnations au compteur pour violences. Etant originaire de Mayotte, il est en effet déjà connu du tribunal de Mamoudzou. Hier lundi, il a écopé d’une peine de deux ans de prison dont la moitié ferme. C’est un peu moins que ce qu’a requis le parquet. A sa sortie de prison, il devra entamer des démarches pour «se soigner» et trouver du travail.

RR, le JDM
avec le JIR.

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