Le rendez-vous était fixé pour mercredi matin. Au départ de Mamoudzou, les agents de la réserve de Mbouzi accompagnés d’une vingtaine de bénévoles, dont une dizaine de jeunes de l’Ecole de la 2ème chance, se sont rendus sur l’îlot.
Ce nettoyage annuel, c’est une des missions obligatoires pour les Naturalistes qui se sont vus confier la gestion des lieux, un îlot qui est la seule zone de Mayotte classée en tant que réserve naturelle nationale.
Depuis la mise en œuvre du plan de gestion en 2013, cette opération de ramassage des déchets est la 4e organisée sur place.
Sur l’îlot, ce ne sont pas les déchets liés à des incivilités d’éventuels plaisanciers de passage qui s’accumulent au fil des mois. Ce sont les rejets de l’activité humaine, particulièrement de Grande Terre, qui impactent directement la zone. Car Mbouzi est doublement exposé à nos pollutions. Au sud et à l’ouest, les courants du lagon lui apportent les déchets de Mtsapéré et de l’ensemble des quartiers de Mamoudzou, des objets qui sont emportés par les pluies dans les rivières et le lagon.
Encore 40% de déchets recyclables
Cette année, la récolte a été un peu moins abondante que les années précédentes, ce qui pourrait laisser supposer que sur Grande Terre, nos comportements collectifs commencent à évoluer. Malgré tout, plus de 52 sacs de 100 litres chacun ont été remplis de déchets. Par comparaison, c’est quinze de moins qu’en 2014. Environ 60% étaient remplis de carton, textile ou chaussures… Et par conséquent, 40% de ces sacs concernaient encore des déchets recyclables, autant de verres, plastiques et métaux qui auraient dû être déposés dans les bornes Trio-O d’Eco-emballages pour ne pas se retrouver à polluer le lagon et le littoral de l’îlot.
Enfin, comme chaque année, ce nettoyage était également l’occasion de ramasser les «encombrants» qui avaient été emportés jusque-là. Des pneus et mêmes de frigos ont été retirés des côtes de l’îlot.
Continuer à sensibiliser
«La proportion de déchets collectés est légèrement inférieure à l’année dernière, mais encore bien trop importante. Ce type d’action doit permettre de faire prendre conscience à tous de cette pollution et d’encourager les consommateurs à limiter leurs déchets, et surtout à les jeter aux endroits appropriés», expliquent les Naturalistes.
Cette opération de nettoyage vise donc également à continuer à sensibiliser la population et les bénévoles qui y participent. Ainsi, les élèves de l’école de la 2e chance ont bénéficié d’un moment de découverte botanique et historique de l’îlot. Ici, les espèces patrimoniales sont en effet nombreuses comme les baobabs, les hérons cendrés ou les chouettes effraies. La mangrove est également intéressante car on y trouve les 5 espèces de palétuviers présentes à Mayotte et elle est la seule située sur un îlot mahorais.
En tant que réserve naturelle nationale, l’îlot Mbouzi n’est pas fermé au public. Il est néanmoins interdit d’y faire des bivouacs, des feux et tout ancrage est prohibé.
Après ce nettoyage des côtes, la 2e opération de l’année est prévue à la fin de l’année. Celle-ci sera sous-marine. Les plongeurs seront chargés de prélever les objets qui recouvrent les fonds marins autour de l’îlot.
RR
Le Journal de Mayotte