Blocage des stations : «des gérants de stations-service manipulés»

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A Mayotte, ce ne sont pas les gérants de stations-service qui ferment les stations comme dans les autres DOM, mais la compagnie Total qui assure l’activité de distribution. Alors que des citoyens appellent à la manifestation ce jeudi matin, les parlementaires ultramarins dénoncent justement un « chantage » à la marge.

Un des parlementaires signataires, le Mahorais Ibrahim Aboubacar
Un des parlementaires signataires, le Mahorais Ibrahim Aboubacar

Le président des gérants des stations des Départements d’Outremer avait averti dès mardi soir : les discussions tendues avec les trois ministères, dont celui de l’Outremer, sur les modalités d’application des décrets de fixation des prix du carburant, allaient déboucher sur un blocage de la distribution. Et de fait, depuis ce mercredi matin, les stations services réunionnaises sont dévalisées. Et Mayotte ? Aucun communiqué n’était tombé hier au soir.

Car à Mayotte, Total est bien embêtée. Dans les autres départements, la grève est officiellement du fait des gérants de stations-service. Mais dans un communiqué, vingt et un parlementaires ultramarins (ils étaient dix dans un précédent communiqué) «rappellent notamment aux gérants de stations-services que leur marge nette, ainsi que celle des grossistes, n’est pas impactée par la réforme: seule la marge des compagnies pétrolières est concernée par celle-ci afin d’aboutir à une baisse du prix à la pompe».

Or, à Mayotte, où Total est à la fois importateur, « stockeur » et distributeur, il n’y a pas de gérant de stations-service. Alors, par solidarité, la compagnie pétrolière s’est mise en grève. C’est donc la seule compagnie à afficher ouvertement cette position, alors que les parlementaires appellent dans les autres départements «les gérants de stations-services [à] cesser de se laisser manipuler par les compagnies pétrolières (…) dont le bénéfice annuel net avoisine les 40 M€ dans l’Océan indien, qui les utilisent pour défendre leur seule rente de situation Outre-mer au détriment du consommateur et des économies ultramarines». En effet, les compagnies font peser une menace à l’emploi, les pompes n’étant pas automatisées dans les DOM.

A.P-L.

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