Les envolées de Rosine et de Pasquale pour votre soirée classique du samedi soir

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    On ne badinait pas tant que ça...
    On ne badinait pas tant que ça…

    Ils bénéficiaient jadis de l’hémicycle Younoussa Bamana. En attendant d’avoir une vraie salle de concert avec sonorité, scène, sièges et commodités sanitaires qui vont avec, les musiciens des concerts classiques ont élu domicile pour deux représentations dans l’église Notre Dame de Fatima.

    Ils étaient plus d’une soixantaine à avoir réservé leur soirée samedi dernier pour un programme original, d’ensemble instrumental mais aussi voix, pour interpréter de grands compositeurs, certains plus connus que d’autres, Liszt, Bach, Saint-Saëns, Kreisler, et avec une émotion allant crescendo pour un couronnement quasi royal des 4 derniers morceaux. Ne boudez pas votre plaisir ce samedi 3 décembre, retournez ou allez découvrir ces talents.

    Dans la famille Bach, je voudrais…

    Un deux-mains en noir et blanc
    Un deux-mains en noir et blanc

    Saluons la performance des élèves* de l’école de Musique à Mayotte, qui ont livré une Badinerie de Jean-Sébastien Bach ainsi que les tonalités israéliennes contraignantes de la prière Avihu Medina de Nichifor, à plusieurs instruments violons, violoncelles, flutes, piano et guitare.

    Après ces deux morceaux offerts par l’école de musique, nous avons traversé les époques** au son de la voix d’Odile Bruckert, la sœur de Cécile, et de Virginie Donatti, qui amenaient leur auditoire au cœur de la Renaissance de Gervaise, et de Cléreau dont la reprise d’un poème de Pierre de Ronsard (A sa maîtresse) « La lune est coutumière », puis, en plein Baroque de Purcell « O lord, rebuke me not » (Ô Dieu, ne me punis pas), un texte de supplication écrit à l’origine pour deux voix d’hommes.

    La famille Bach était à l’honneur, puisque un duo de flûte et violon interprétait le second fils, Carl Philipp Emanuel, alors que quelques minutes plus tard, c’est un duo de flûte qui retraçait avec Wilhelm Friedemann un univers très proche de leur père.

    Les yeux fermés

    Odile Bruckert dont la flûte aussi chante Rosine
    Odile Bruckert dont la flûte aussi chante Rosine

    La Danse macabre de Camille Saint Saëans leur succédera, avec un Satan qui tente de réveiller les mauvais esprits, mais le chant du coq l’en empêchera, qui contrastera avec la joie de vivre du morceau suivant, une pépite livrée par Odile Bruckert qui chante une Rosine espiègle du Barbier de Séville de Rossini.

    Ses mains s’envolent littéralement : c’est un autre moment de choix, la Campanella de Liszt, joué avec grâce par le jeune Pasquale Micheli, 17 ans, sans partition les yeux fermés, des frissons parcourent l’auditoire, qui ne les quitteront pas jusqu’au Duo violon-piano final de Kreisler, où il est accompagné des envolées au violon de Maëlle Chaye.

    C’est ce samedi soir, en l’église Notre Dame de Fatima, à 20h. L’entrée est à 10 euros. Et vous avez dans la même rue, l’excellent brochetti amélioré « chez Naïma », pour grignoter un bout avant, qui propose ses yaourts faits maison.

    Anne Perzo-Lafond

    Pasquale sans partition
    Pasquale Micheli sans partition

    Le Journal de Mayotte

    * Atelier élèves de l’école : Deborah Hoareau, Lova Rakotomalala, Kanto Rakotomalala, Raherisoa Randriamialisoa, Harivoni Rakotomalala, Anna Hoarau et Océane Dussart

    ** Les musiciens : Odile Bruckert, Virginie Donatti, Maëlle Chaye, Brigitte Zobler, Pasquale Micheli et Michel Medous

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