L’arrivée d’Eric Mildenberger va coïncider avec des bouleversements nationaux : la décision de François Hollande de ne pas se présenter aux prochaines élections présidentielle, laisse le champ libre à Manuel Valls qui a annoncé la sienne hier au soir à Evry. Alors qu’il va démissionner dès ce matin, il pourrait être remplacé par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, ou le ministre de l’Economie et des Finances, Michel Sapin.
Si le représentant local d’Alliance Police nationale, Thierry Lizola, explique que son syndicat a « plutôt bonne presse auprès des ministères », les promesses, non suivies, d’effectifs annoncés par le Plan de sécurité de Bernard Cazeneuve, leur avaient laissé plus qu’un goût amer, celle d’une « parole politique décrédibilisée », nous avait-il expliqué lors d’un mouvement de protestation, le 25 octobre dernier, et à la veille de leur rencontre avec le préfet.
Organisation de la protestation
Le Plan Cazeneuve annonçait que « dès l’été 2016, 76 policiers, tous services confondus, arriveront à Mayotte d’ici septembre ainsi que 26 adjoints de sécurité. » Une phrase à double sens, puisqu’en matière d’arrivées, il s’agissait de remplacement, seuls 14 réelles créations de poste étaient enregistrées. « Si le ministre veut arrêter le mouvement à Mayotte, il doit nous envoyer les effectifs promis », avaient déclaré les policiers.
Il s’agissait aussi de rejoindre leurs collègues nationaux sur les revendications du retour vers les peines plancher, ainsi que la fin des peines alternatives et la révision des règles de légitime défense.
Pas plus qu’au plan national les revendications locales ne sont satisfaites. Ce qui incite les instances locales du syndicat à convier leur délégué outre-mer. Toujours partisane d’un dialogue avant toute action, Alliance Police nationale a fini par mettre en place le service minimum dans certains commissariats de métropole. Cela donnera-t-il des idées à Mayotte ?
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte