Détérioration des serrures de leurs écoles: Des maires déposent plainte

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Harouna Colo a déposé plainte dès le début de la grève
Harouna Colo a déposé plainte dès le début de la grève

Ils ne pointent personne du doigt, mais certains maires font leurs comptes à l’issue du mois d’un mouvement de grève des enseignants du 1er degré pour la prise en compte de leur ancienneté, peu suivi dans la rue, mais qui aura bloqué 130 écoles, selon les chiffres du vice-rectorat.

A Mtsamboro en particulier, le maire Harouna Colo s’interroge : « Pour les serrures endommagées à la colle des 9 établissements scolaires de la commune, je dois débourser 3.000 euros. Mais si je profite des vacances pour les réparer, qu’est-ce qui me dit qu’ils ne vont pas recommencer ?! »

Le « ils » n’est pas défini, il a donc porté plainte contre X à la gendarmerie, « mais c’était au début des grèves des instituteurs. »

Il ne s’est pas tourné vers son assurance, très peu d’établissements scolaires ayant souscrit une couverture, toujours en raison du  problème de normes défectueuses pointées du doigt par la commission de sécurité.

Pas de démarche commune des maires

La ministre s'est entretenue avec les représentants de l'intersyndicale, promettant des discussions à partir de 18h
Malgré les sourires de façade, la situation ne s’est pas débloquée depuis la visite de la ministre des Outremer

Nous n’avons pas le nombre exact de plaintes des communes, mais la mairie de Bandrélé sera de celles-là, « la plainte sera déposée sous 24h », nous indiquait mercredi matin le DGS qui rapportait le nombre de 179 serrures détruites.

Chirongui a recensé une centaine de serrures détériorées, et a également déposé plainte, même démarche du côté de Dzaoudzi Labattoir, et de Pamandzi, deux de ses établissements étant inaccessibles en raison de colle dans les serrures. A Ouangani, une trentaine de serrures ont été détruites, sans dépôt de plainte. Et l’ensemble des élus en font porter la responsabilité au syndicat SNUipp. Rivo s’en est toujours défendu, évoquant des actions individuelles.

Un mouvement qui n’est toujours pas entendu par le Ministère de l’Education nationale et pour lequel le leader, Rivomalala Rakotondravelo, menace de reprise à la rentrée 2016.

Politique de la chaise vide

Si l’UNSA Education, syndicat du second degré, soutient le mot d’ordre, il en déplore toujours fermement la forme, en particulier le blocage des établissements : « Le droit de grève pour les salariés est fondamental. Tout comme celui de ne pas faire grève. Bloquer l’accès aux écoles pour les enfants, menacer les collègues dans l’exercice de leur service, porter atteinte aux biens publics sont des méthodes qu’UNSA Education Mayotte condamne fermement », assène Eric Hourcade dans un communiqué.

Les victimes sont surtout les enfants de Mayotte, territoire dont les besoins en formation sont énormes, « la scolarité de milliers d’enfants est sacrifiée, rien ne peut justifier une telle action », complète l’UNSA.

Il continue à prêcher le dialogue, en mandatant ses secrétaires nationaux pour aider chaque partie à trouver un compromis nécessaire, et déplore l’absence du syndicat FSU SNUipp à la réunion interministérielle du 5 décembre, « la stratégie de la chaise vide a choqué ». Rivo avait annoncé ne pas vouloir s’y rendre si l’AGS n’était pas à l’ordre du jour, mais selon Eric Hourcade, qui était présent, « l’absence de la FSU a grandement hypothéqué les suites des travaux amorcés à Paris pour trouver une solution pour les collègues ex-CDM ».

Le mouvement, qui a reçu l’appui du parti radical de gauche de Mayotte, du président du conseil départemental, et des députés Aboubacar et Boinali Saïd Toumbou, doit donc reprendre le 9 janvier.

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

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