Décrocher un prêt de l’AFD, c’est le signe d’une situation financière qui inspire confiance. En effet, l’Agence française de développement, qui accompagne les collectivités dans leur développement, n’accorde pas une ligne de crédit sans avoir éplucher les comptes. Il s’agit de s’assurer de ne pas plomber durablement les budgets de l’institution qu’elle finance.
Ce vendredi matin, c’est donc la ville de Mamoudzou qui conclut une convention. Montant du prêt: 10 millions d’euros. «Comme on dit, on ne prête qu’aux riches !» souligne Hairoudine Anzizi, le DGA chargé des finances et de la commande publique à la mairie de Mamoudzou et à la CADEMA. «L’AFD nous appuie parce que nous avons la capacité de rembourser cet emprunt. Notre situation financière est saine. Nous sommes très peu endettés avec seulement 8 millions d’euros de crédits actuellement».
De fait, sur ses 86 millions d’euros de budget en 2016, la commune de Mamoudzou n’a consacré qu’un peu plus d’un million à rembourser ses crédits en cours. 44 millions d’euros ont été destinés aux investissements.
Des projets jusqu’en 2020
Ce sont d’ailleurs les projets d’investissement de la commune qui se trouvent renforcés avec la signature du jour. Au mois de mars dernier, Mamoudzou a voté un plan pluriannuel pour la période 2016-2020 avec un grand nombre d’opérations que ce prêt finance en partie.
C’est d’abord la lutte contre l’habitat insalubre qui va se poursuivre, avec l’appui de l’Etat. Dans l’espace public, les (ré)aménagements déjà commencés vont eux aussi continuer tout au long des mois à venir. Même chose pour le schéma d’éclairage public, lancé à l’échelle de l’espace communal.
Moins visible dans l’immédiat, l’immense projet de la rénovation urbaine de Kawéni est également sur les rails et nécessite des financements.
Des plateaux couverts et des gymnases
Mais le gros de l’effort d’investissement va se concentrer sur les équipements sportifs, trop peu nombreux et parfois en mauvais état à Mamoudzou. «La restructuration des espaces sportifs est un projet majeur dans les projets de la commune», confirme Hairoudine Anzizi.
Chaque canton sera doté de plateaux avec des revêtements synthétique, des gradins, des vestiaires, des toilettes… et d’un toit. Ces plateaux couverts devraient voir le jour, par exemple à Passamainty, au Baobab et à Kawéni. Des gymnases vont également se rajouter à l’offre d’équipements. A Mgombani par exemple, c’est en effet un gymnase qui remplacera le plateau actuel à côté de la MJC.
Un stade communal
Enfin, le projet de stade communal avance. Il devrait s’élever à Tsoundzou et bénéficier de nombreux soutiens financiers locaux et nationaux. «Au fur et à mesure qu’on monte en gamme sur les équipements que l’on va proposer, on bénéficiera de financements différents», précise Hairoudine Anzizi.
Aux commandes des finances, le DGA se montre très satisfait de la situation budgétaire qui permet d’enclencher autant de réalisations. «En 2015, on a dégagé un excédent de 10 millions. A la date d’aujourd’hui, le 16 décembre, nos prévisions pour 2016 font ressortir un excédent pour la commune de plus de 6 millions, à confirmer», indique-t-il. De quoi continuer à financer des projets et d’inspirer confiance aux investisseurs, au premier rang desquels on trouve donc l’AFD.
RR
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