Manuel Valls sait que l’Outre-mer peut être un avantage pour sa candidature à la primaire de la gauche. Alors que les autres candidats sont moins connus Outre-mer, il a présenté hier matin à Paris ses «35 propositions pour un nouveau souffle dans les Outre-mer», entouré des parlementaires Victorin Lurel, Serge Létchimy, Georges Patient et Dario Loutchmayah, président de la fédération des associations ultramarines en Provence Alpe Côte d’Azur.
«On ne peut jouer avec l’avenir de 2,7 millions d’habitants», a-t-il déclaré d’emblée avant d’attaquer les positions d’autres candidats. À Emmanuel Macron, il reproche ainsi sa position sur la départementalisation de Mayotte. Il y a quelques semaines, le candidat du mouvement « En marche » a dit refuser le statut quo actuel. «Cela va déstabiliser Mayotte et créer un doute pour l’ensemble des Outre-mer», a réagi Manuel Valls.
Pour l’ancien Premier ministre, la volonté de Marine Le Pen de supprimer la surrémunération des fonctionnaires est une «faute morale, une erreur économique». Le vœu de Jean-Luc Mélenchon de supprimer les niches fiscales lui apparait de nature à «profondément bouleverser le tissu économique.» Quant à la proposition de François Fillon de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires, aucun doute pour lui: «Ça touchera aussi les outre-mer.»
Manuel Valls qui a dans son organigramme de campagne, la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, a également mis en avant son bilan: un budget de la mission Outre-mer de plus de 1 milliard, la loi vie chère de Lurel, la loi diplomatie régionale de Létchimy et la future loi égalité réelle outre-mer, le plan Mayotte 2025 ou encore le Pacte d’avenir pour la Guyane qui devrait être bouclé avant la fin du quinquennat.
De nombreuses promesses de campagne
Parmi ses promesses, il veut inscrire dans la loi de finance 2018 un fonds d’intervention égalité réelle outre-mer doté de 1 milliard sur cinq ans et une simplification de la défiscalisation des investissements productifs dans le cadre d’un nouveau statut fiscal, réviser la Constitution et son article 73 pour donner plus d’autonomie législative aux collectivités territoriales.
Il veut enfin simplifier et adapter le droit européen pour qu’il ne soit pas «une entrave au développement des territoires.» D’autres mesures viennent compléter ce programme comme la convergence des prestations sociales, un secrétaire d’État pour la diplomatie régionale, une politique de nomination d’Ultramarins parmi les hauts fonctionnaires, le retour des fonctionnaires originaires d’Outre-mer, le renforcement de la sécurité en hommes et matériels, une nouvelle politique de continuité territoriale, son soutien pour un mémorial national de l’esclavage…
Manuel Valls lance enfin un appel aux Ultramarins à voter à la primaire des socialistes. «Je ne peux me rendre en Outre-mer d’ici le 22 janvier, mais si je gagne, je réserve mon premier déplacement dans ces territoires», a-il encore promis.
RR, le JDM
avec le JIR.