Nouveau débat au port: Le logiciel de suivi des marchandises est défendu par son créateur

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Jaap Van Den Hoogen : "Nous sommes en pleine modernisation du système"
Jaap Van Den Hoogen : « Nous sommes en pleine modernisation du système »

Mis sur la sellette ces derniers jours par Jacques-Marial Henry, le chargé de mission du gestionnaire du port Mayotte Channel Gateway (MCG), le logiciel AP+ a fait son apparition dans les colonnes de la presse locale.

Rien ne l’y prédestinait pourtant, lui qui est strictement réservé aux professionnels du port. Seul MCG ne l’a pas adopté. De quoi s’agit-il ?

Nous avons pu rencontrer Jaap Van den Hoogen, le président du directoire de Marseille Gyptis International, qui développe AP+, avant qu’il ne donne une conférence de presse pour déjouer la polémique. «C’est un logiciel CCS, pour Cargo Control System, qui lie tous les logiciels privés. Transitaires, transporteurs, agents maritimes, manutentionnaires sont ainsi reliés à la douane, pour optimiser l’efficacité», nous explique-t-il avec un fort accent hollandais, «mais je suis naturalisé Marseillais !»

Un logiciel très poussé à l’entendre, «surveillé par Bercy, et qui suit les marchandises à l’importation et à l’exportation.»

Utilisé par la quasi-totalité des ports

Le port de Longoni
Le port de Longoni

Le syndicat des transitaires de Mayotte en avait loué la semaine dernière l’efficacité: «Chaque utilisateur peut imprimer en direct les bons à délivrer alors qu’auparavant il fallait un salarié pour faire la navette entre les bureaux des compagnies maritimes, acconiers  et le port. Les importateurs peuvent être informés heure par heure de la situation de leurs marchandises ou conteneurs sans qu’ils soient obligés de téléphoner à leur transitaire ou de se déplacer, les douanes peuvent suivre le cheminement des (containers) et informer d’une visite douanière ou de la validation de la déclaration.»

Pourquoi ce logiciel en particulier? «Parce que la quasi totalité des grands ports maritimes l’ont adopté, auquel il faut ajouter les ports bretons, et d’autres comme Sète ou Toulon. Ainsi que les DOM-TOM, en Guyane, Martinique, Guadeloupe, ou la Nouvelle-Calédonie.»

En pleine modernisation

Quant au chiffre d’affaires engrangé par la société Informatique communautaire de Mayotte (ICM) qui utilise le logiciel à Mayotte, il n’est pas de 800.000 euros comme mentionné par les manutentionnaires qui reprenaient le chiffre de Jacques-Martial Henry, mais de 350.000 euros selon l’Union Maritime qui a été l’initiateur de l’implantation d’AP+ au port, (et qui a 70% de part, le restant étant détenu par la CCI), «pour un bénéfice de 94.000 euros», nous explique le président Norbert Martinez.

D’autres ports sont également intéressés, «nous avons plusieurs appels d’offre en cours, dont Tahiti, mais nous sommes en pleine modernisation du système âgé de 10 ans maintenant. Nous allons par exemple introduire la technologie Open Source, mais aussi le rendre disponible sur iPad et iPhone.» Marseille testera la nouvelle version début 2018, qui devrait ensuite être installée dans l’ensemble des ports, dont Mayotte. Il proposera notamment une interface multilingue pour les opérateurs qui officient en anglais.

Un logiciel stratégique où l’Etat est présent puisqu’il détient 38% de la société Marseille Gyptis International. «Lors de la dernière réunion interministérielle, sur 56 résolutions, la 6ème concernait AP+!»

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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