Journée mondiale contre la lèpre : 51 nouveaux cas à Mayotte en 2016

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La lèpre, une maladie de la peau peut avoir de lourdes conséquences (Crédit photo : ARS)
Répartition géographique des nouveaux cas de lèpre dans le mode en 2015 (OMS)
Répartition géographique des nouveaux cas de lèpre dans le monde en 2015 (OMS)

La lèpre est une maladie infectieuse chronique pouvant entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux et qui nécessite un traitement. Pour l’ARS, la 64 ème journée mondiale contre la lèpre, ce 29 janvier 2017, permet de faire le point et de rappeler que cette maladie reste un problème de santé publique à travers le monde.

La responsable est une bactérie proche de celle de la tuberculose, Mycobacterium leprae aussi appelé bacille de Hansen. La maladie est peu contagieuse et ne peut se transmettre que lors de contacts très étroits rapprochés et prolongés avec une personne infectée non traitée. Cette transmission se fait essentiellement par les gouttelettes d’origine buccale ou nasale lors d éternuements et de la toux. D’où la nécessité de se laver régulièrement les main.

La bactérie se multiplie très lentement, ce qui explique que la durée d’incubation (c’est-à-dire le temps entre la contamination et les premiers symptômes) est le plus souvent longue. Après cette période d’incubation, la lèpre peut se manifester par des symptômes très variés.

Traitement par antibiotiques

La lèpre, une maladie de la peau peut avoir de lourdes conséquences (Crédit photo : ARS)
La lèpre, une maladie de la peau peut avoir de lourdes conséquences (Crédit photo : ARS)

Si elle n’est pas soignée, la lèpre est notamment responsable de lésions cutanées et d’une destruction des nerfs périphériques pouvant entraîner une perte de la sensibilité, des paralysies et/ou une cécité. Toute personne en contact même étroit ne réagit pas de la même façon, il existe donc une sensibilité propre à chacun à développer ou non la maladie. Il convient de consulter son médecin dès l’apparition de signes suspects.

Le traitement recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est une polychimiothérapie (PCT) : une association de plusieurs antibiotiques. Ce traitement est efficace et permet d’éviter la transmission à une autre personne (un patient traité n’est pas contagieux). L’éradication de la lèpre repose donc sur un dépistage et un traitement précoce de la maladie.

Au cours de ces dernières décennies, des programmes d’accès gratuit mis en place par l’Organisation Mondiale de la Santé ont permis une diminution considérable de la prévalence de la lèpre au niveau mondial. Néanmoins, malgré ces progrès, cette maladie reste un problème de santé publique à travers le monde.

Endémique à Madagascar et aux Comores

Le nombre de cas de lèpre à Mayotte par commune en 2011
Le nombre de cas de lèpre à Mayotte par commune en 2011

En 2015, près de 212 000 nouveaux cas ont été notifiés. La région Océan Indien est particulièrement concernée par cette maladie. En effet la lèpre est endémique à Madagascar et aux Comores.

A La Réunion, la survenue en 2016 d’un seul nouveau cas autochtone de lèpre montre que la circulation du bacille de Hansen est faible. En 2016, l’incidence annuelle (nombre de nouveaux cas par an) était de 1,1 cas pour 106 habitants, soit largement en dessous du seuil fixé par l’OMS pour considérer la maladie comme endémique (>1/10 000)

En 2011, Mayotte était un des plus impacté au monde par cette maladie, puisque nous totalisions 3,7 cas pour 10.000 habitants en 2011, donc très au-dessus des objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et les dernières données de l’Agence régionale de Santé Océan Indien (ARS OI) font apparaître 51 nouveaux cas notifiés en 2016 (56 en 2015), « du fait de l’endémicité de cette maladie dans les pays situés autour du canal du Mozambique. »

Un constat qui reste donc alarmant en dépit du dispositif exceptionnel de surveillance, avancé par l’ARS, dont une prise en charge avec une consultation hebdomadaire dédiée au CHM avec un accès au traitement gratuit pour les patients. Et qui renvoie au rapport sénatorial qui analysait en 2016 les dysfonctionnement sanitaires régionaux.

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