L’activité de l’aéroport de Mayotte atteint un niveau historique

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L'aéroport de Mayotte

Aéroport Mayotte«On est effectivement sur une année historique grâce à une très bonne fin d’année», confirme Yves Christophe, le nouveau directeur de la SEAM, la société d’exploitation de l’aéroport. Le premier semestre était en effet en demi-teinte, avec un trafic passager en toute petite progression de 0,2% à la fin juin. Ce sont donc plus de 200.000 voyageurs qui sont passés par l’aéroport durant le second semestre.

L’événement de l’année a bien entendu été l’ouverture de la ligne directe vers Paris. Logiquement, les vols vers Roissy-Charles-de-Gaulle font le plein, avec 29.242 passagers, une augmentation de… 1.866% en un an. Si on y ajoute les 25.227 passagers d’Orly (-9%), le nombre de passagers entre Mayotte et Paris progresse de 204% sur un an.
Vers la métropole, après l’arrêt de la liaison vers Marseille, le nombre de passagers pour la cité phocéenne s’effondre de 80% (454 passagers).

La première ligne aérienne au départ ou à destination de Mayotte reste La Réunion, très loin devant, même si la desserte a logiquement été fortement impactée par la ligne directe. 154.502 voyageurs se sont rendus chez nos voisins, 11% de moins qu’en 2015.

Les lignes vers les Comores en forme

Le dynamisme est toujours d’actualité pour les 3 destinations de l’Union des Comores. La ligne vers Mohéli confirme sa pertinence avec 4.150 passagers (+154%), tandis que l’aéroport Prince Saïd Ibrahim de Moroni attire 16,3% de passagers en plus (26.281). Mais la première destination comorienne demeure Anjouan qui progresse encore de 8% avec 29.470 passagers pour la destination.

Les liaisons vers Madagascar connaissent en revanche des fortunes diverses. C’est le grand boom pour Nosy Be qui passe pour la 1ère fois le cap des 10.000 passagers (10.764), soit une progression de 36,5%. La destination Majunga se maintient à un haut niveau (16.763 soit +3,7%).

Aéroport Mayotte depuis l'étageLa situation est moins florissante pour les deux autres aéroports malgaches desservis. Ivato, l’aéroport de la capitale Tananarive, accuse le coup du repositionnement d’Air Madagascar avec -9% (22.754 passagers). Diego Suarez est en recul de 7% et retombe sous les 10.000 passagers (9.808).

Record aussi pour le fret

Enfin concernant le continent, la ligne vers Dar Es-Salam a trouvé un rythme de croisière avec 37,2% de passagers en plus (1.235) et Nairobi confirme sa position de hub avec une progression de 7,6% et 16.039 voyageurs sur la ligne.
La liaison pour Pemba n’est plus qu’un souvenir, avec seulement 16 passagers. Elle n’est plus assurée par Ewa.

L’aéroport mahorais est donc en pleine dynamique, ce que confirme également le fret transporté qui progresse encore de 19,22%. Le fret postal continue sur la lignée des dernières années avec une hausse de 5,64% (792 tonnes) et les marchandises s’envolent (à tous les sens du terme) avec une progression de plus de 20% et 1.855 tonnes transportées.

«Nous sommes confiants pour l’année qui vient, avec le 2e ATR d’Ewa, une offre de sièges supplémentaire et de plus en plus de Mahorais qui désirent prendre l’avion. Si nous poursuivons sur la lancée des premiers chiffres de janvier qui font état d’une progression de 11,6% du nombre de passagers, cela nous promet une année 2017 excellente», assure Yves Christophe.

Une piste aux normes

Cette année va également être marquée par la fameuse mise aux normes européennes de la piste. L’option des grands travaux d’allongement étant écartée, ce sont des dispositifs d’arrêt avec des blocs de béton ou de caoutchouc qui devraient être installés aux deux extrémités. L’aéroport de La Réunion a d’ailleurs suivi le choix fait par Mayotte.

La piste de l'aéroport de Mayotte
La piste de l’aéroport de Mayotte

Ce choix technique permet de conserver les 1.930 mètres de longueur de la piste. Les seuls travaux à prévoir sont le déplacement du parking de la mosquée qui se trouve du côté du village de Pamandzi.
«Deux groupements d’entreprises qui intègrent des sociétés de BTP locales se sont montrées intéressées. L’appel d’offres est en cours et devrait être bouclé d’ici à 2 ou 3 semaines», précise Yves Christophe. Reste à boucler le financement qui se monte à plus d’une dizaine de millions d’euros. La part d’aides européennes et de subventions départementales diminuera d’autant les taxes sur les billets à régler par les passagers.

Les travaux de l’hôtel en vue

Autre projet qui devrait se concrétiser dans l’année, celui de l’hôtel. L’investisseur réunionnais attend des données de l’aviation civile pour boucler son programme… Et si la réponse est un peu longue à arriver, le premier coup de pioche pourrait être donné au second semestre.

Enfin, l’ultime changement est bien entendu celui de l’opérateur de l’aéroport. Une nouvelle structure dénommée Edeis a racheté les activités de gestion aéroportuaire du canadien SNS Lavalin. «Pour nous, c’est une bonne nouvelle. Nous aurons une direction plus proche de nous, qui pourra facilement venir voir notre travail. Nous pourrons également être plus réactifs et plus dynamiques sur nos différentes activités ou pour la conquête de nouveaux marchés», affirme Yves Christophe.

2017 commence donc sous les meilleurs auspices… A part, peut-être, du côté des impôts locaux que vient de recevoir pour la 1ère fois la SEAM. Il n’y a pas que pour les particuliers que les montants sont faramineux !

RR
www.lejournaldemayotte.com

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