L’histoire est relatée ce vendredi matin par «Le Parisien». L’ancienne assistante parlementaire de Boinali Saïd est condamnée. La sanction : Deux mois de prison avec sursis pour avoir détourné l’argent du député Mabawa, pas moins de 13.000 euros utilisés pour des achats frauduleux, «essentiellement des vêtements», expliquent nos confrères.
Fatoumata Koïta avait utilisé les cartes bancaires du député à son insu, aussi bien sa carte personnelle que celle d’un «compte alimenté chaque mois par l’Assemblée nationale». Autrement dit, peut-être une façon de lutter contre la vie chère, elle utilisait de l’argent public pour ses achats personnels. «Les dépenses ont été réalisées sur Internet mais aussi dans plusieurs boutiques de vêtements et de cosmétiques telles que Mango, Zara ou encore Sephora».
Dès que l’affaire est révélée par le site Mediapart, l’attachée parlementaire reconnaît une partie des faits devant les enquêteurs de la police judiciaire d’Evry. Elle est d’ailleurs restée sur cette ligne devant le tribunal. Outre la notion d’escroquerie ou plutôt de «négligence dans les dépenses publiques» comme le dit l’avocat de la jeune femme, l’autre élément problématique de ce dossier tient à la personnalité de Fatoumata Koïta. Elle est également élue, à la fois au Conseil départemental de l’Essonne et au Conseil municipal d’Evry sous l’étiquette socialiste.
Elle a remboursé
Dans les colonnes du Parisien, le député Boinali Saïd explique qu’il ne la connaissait pas avant de l’embaucher. «Elle m’a été conseillée par le groupe parlementaire. Quand on travaille avec des personnes, on suppose qu’elles ont un minimum d’éthique». Depuis, le député l’a licenciée et elle a épongé ses dettes. «Fatoumata a tout remboursé, assure le parlementaire. Cette transaction a été décidée par nos avocats respectifs.»
Au Conseil départemental, le groupe Rassemblement de la gauche et de l’écologie avait demandé à Fatoumata Koïta de «se mettre en retrait». Francis Chouat, le maire (PS) d’Evry, lui avait également retiré ses délégations, quelques jours après la divulgation de l’affaire.
«Il lui appartient d’annoncer ce qu’elle compte faire», tranche, laconique, Francis Chouat, dans Le Parisien. «Tout ce que je remarque, c’est que Fatoumata Koïta ne m’a pas tenu au courant de cette décision de justice.»
Confiance
La non-inscription de la condamnation sur le bulletin n°2 du casier judiciaire, pourrait ne pas compromettre son avenir politique. Si le maire n’a pas l’intention de confier de nouvelles délégations à la jeune femme, il ne ferme pas totalement la porte, comme le président du groupe de gauche au département de l’Essonne qui laisse entendre, pour sa part, que «si elle le désire, elle pourra réintégrer le groupe».
De son côté, le député Boinali Saïd a depuis tourné la page. Tout juste concède-t-il au Parisien un changement depuis cette affaire. «Après ces faits, je n’ai plus eu confiance en mes collaborateurs». Les collaborateurs en question apprécieront.
RR
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