Possible perturbations des services en cas de poursuite de la grève à la Sécurité sociale

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Les agents grévistes de la CSSM en avril dernier
Manifestation pacifique encadrée par la gendarmerie ce mardi matin en Petite Terre (Photo D.R.)
Manifestation pacifique encadrée par la gendarmerie ce mardi matin en Petite Terre (Photo D.R.)

Depuis plus d’une semaine, des salariés de la Caisse de Sécurité sociale de Mayotte (CSSM) sont en grève illimitée à l’appel des syndicats FO, CGT Ma et CFE CGC. Ils revendiquent l’application du protocole d’accord de fin de conflit de 2012. Il entérinait notamment la généralisation des retraites complémentaires aux salariés de la caisse de Mayotte, à partir d’un accord national portant sur les caisses de sécurité sociale daté de 1994.

« Nous avons pu nous entretenir lundi sur ce point avec le directeur délégué de l’UCANS*, qui nous propose deux solutions qui ne nous conviennent pas », explique El-Anis Saïdi, délégué CGT Ma. La première permettrait de signer un accord propre à la caisse de Mayotte qui lui étendrait le bénéfice des retraites complémentaires, la seconde propose d’attendre leur mise en place générale sur le territoire, qui doit toujours être débattue entre les partenaires sociaux. « Dans les deux cas, nous perdons toute l’antériorité qui nous est due depuis 1994. »

Aucune avancée non plus sur les deux autres points qui concernent des revendications locales, comme la prime de transport, « les 3 tranches de 20€, 30€ et 60€ sont en dessous de la réalité quand on sait qu’un salarié qui habite Kani Keli dépense 340€ de taxi par mois », ou la majoration d’interprétariat, « que la direction veut réserver à 50 agents, et en excluant les cadres qui peuvent être amenés à effectuer des traductions. »

Manifestation en Petite Terre

Ymane Alihamidi-Chanfi :" 6 personnes sur 10 se déplacent pour une attestation"
Ymane Alihamidi-Chanfi fait un point de la situation (Image d’archives)

Les salariés grévistes ont décidé de barger à 10h ce matin pour se rendre au centre névralgique de la CSSM en Petite Terre qui centralise courrier et appels téléphonique. « Il n’y avait personne dans les bureaux, seul un véhicule de gendarmerie posté devant. Nous sommes tranquillement repartis à midi », rapporte El-Anis Saidi.

Même si la mobilisation n’est pas générale, la direction de la CSSM met en garde sur une détérioration de service. Ymane Alihamidi Chanfi, qui assure l’intérim de la direction, indique avoir fait tout son possible « pour trouver des réponses aux principales revendications du personnel de la CSSM », en proposant « des réponses négociées préalablement avec les quatre caisses nationales de Sécurité Sociale (CNAMTS, CNAV, CNAF, ACOSS) dans les limites budgétaires et juridiques qui s’imposent au Directeur d’un organisme local. »

Avant les élections présidentielles

Elle évoque la proposition de l’Ucanss d’une réunion « avant le 30 avril », en présence de « l’Ucanss, des organisations représentatives de la branche professionnelle et des représentants syndicaux de la CSSM. »

Mais l’intersyndicale ne veut pas d’une réunion entre les deux tours de la présidentielle, et propose qu’elle se tienne avant le 21 avril, et demande surtout une date fixe de rendez-vous.

La direction de la CSSM informe que l’ensemble des paiements de masse, allocations familiales, retraites, remboursements d’assurance maladie, etc., ont pu être assurés jusqu’à ce jour, mais que, « en fonction de l’évolution de la situation, la Direction pourrait ne plus être en capacité d’assurer la continuité du service public de sécurité sociale de Mayotte. »

L’intersyndicale annonce de nouvelles actions pour demain en espérant mobiliser davantage, « pour faire pression sur l’Ucanss »

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

* l’Ucanss, l’organisme national chargé de l’application de la Convention Collective Nationale des salariés de l’Institution Sécurité Sociale

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