Jacques-Martial Henry avait déposé plainte, se considérant victime d’une des scénettes qui le caricaturait en toutou obéissant d’Ida Nel. Cette dernière qui avait également lancé une action en justice, n’a finalement pas donné suite.
Ce procès aura agité le monde médiatique et le prétoire. Et ce n’est pas fini. A la suite de la plaidoirie de la défense le 5 avril qui émettait la possibilité d’une prise illégale d’intérêts de l’ancien élu Jacques-Martial Henry, ce dernier annonçait qu’il allait déposer plainte contre l’avocat.
« Je n’admettais pas qu’il travaille chez elle »
Plusieurs faits avaient marqué le cours du procès qui s’était tenu le mercredi 5 avril dernier. Tout d’abord, Bacar Madi, le président de TV Mafoumbouni, avait tourné autour du pot, n’osant pas décliner les identités des personnes critiquées à travers la vidéo. Il avait seulement lâché timidement, « au lieu de le dire avec sévérité, on le dit avec de l’humour et en caricaturant. Mais c’est rien par rapport à ce qu’on entend à l’extérieur. Je n’admettais pas qu’il travaille chez elle après avoir décidé de lui donner la Délégation de service public du port de Longoni. »
Son avocat Me Souhaili avait d’ailleurs embrayé en dénonçant une possible prise illégale d’intérêts, le conseiller général Jacques-Martial Henry ayant délibéré en faveur d’une DSP du port de Longoni en faveur d’Ida Nel, en étant recruté dans son entreprise MCG moins de 3 ans après, « il aurait du attendre avril 2018. » Ce n’est qu’une plaidoirie d’avocat, mais l’accusation avait fait grand bruit.«
L’élu avait rétorqué quelques jours après que la loi n’était pas la même au moment de la passation de la DSP, plus clémente puisque « la mise en cause d’ un membre d’une autorité administrative indépendante ou d’une autorité publique indépendante, titulaire d’une fonction exécutive locale, fonctionnaire, militaire ou agent d’une administration publique », notée dans la version du 20 janvier 2017, n’existait pas lors de la passation de la DSP du port le 3 juillet 2013, indiquait Me Jorion, avocat du chargé de mission de MCG.
Jacques-Martial Henry nous indiquait même vendredi dernier dans un sms, que son avocat allait déposer plainte au TGI de Paris « pour diffamation contre Maîtres Yanis et Bazzanela suite aux déclarations télévisée et radio tenues à mon encontre en m’accusant de prise illégale d’intérêts et de trafic d’influence dans l’affaire concernant la DSP de Longoni. »
« La partie civile est irrecevable »
Jacques-Martial Henry avait demandé 10.000 euros de dommages et intérêts, et 4.000 euros de dédommagement de son action en justice. Il n’aura pas satisfaction.
« La partie civile est irrecevable », tranchait le président Sabatier, « nous considérons qu’il s’agit d’un jeu de caricature mettant en scène une situation économique et relationnelle ».
« Je suis soulagée », nous livrait au milieu de quelques larmes de joie, une représentante de TV Mafoumbouni, son président étant en métropole. « C’est une reconnaissance de la liberté d’expression à Mayotte », rajoutait-elle.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte