Rappelons que cet Etablissement public foncier, toujours promis, et repoussé, avait été inscrit en avril 2015, il y a donc 2 ans, au projet de loi relatif à la modernisation du droit en Outremer. Depuis plus rien. Le député Aboubacar s’en était ému au près de la ministre Pau-Langevin en l’interrogeant sur la dotation de l’EPF sur 2016, et du lancement d’un dispositif FRAFU (Fonds régional d’Aménagement Foncier et Urbain).
Les enjeux sont énormes. Tout d’abord en matière de logement. Face au doublement attendu par le gouvernement de la population mahoraise à l’horizon 2040, il faut s’attaquer à ce problème en urgence.
Dans cette loi, le gouvernement constate la situation précaire de l’habitat en « grande partie» insalubre, et ne se satisfait pas d’un « déficit de logements qui s’accroît en raison d’une production largement insuffisante ». Le texte indique que les besoins annuels sont évalués à environ 2 750 logements pour faire face à la démographie à court terme et à 2.200 logements par an d’ici 2030. Ce nouvel établissement pourrait assurer la réalisation de 20% des besoins de logements.
Débloquer le foncier
Nouvel aménageur social aux côtés de la SIM, il aura en plus la compétence de l’intervention foncière pour dénouer les situations complexes. Du type, de celle de la 3ème retenue collinaire…
Le ministère des Outre-mer précisait sous l’ère Pau-Langevin, que « les terrains portés par l’EPF serviront également à la construction des équipements scolaires», permettant de tenir le rythme des besoins de construction d’un collège ou un lycée par an, «en sachant que la construction d’un établissement nécessite, en moyenne, 5 ha de terrain».
Des prix à la baisse
Le futur établissement souhaite enfin répondre au besoin de foncier pour l’implantation d’entreprises, «permettant de déconcentrer une partie de l’activité hors de la zone de Mamoudzou nord pour un meilleur équilibrage du territoire». Le texte indiquait que l’EPF contribuera aussi à «la régulation du marché foncier en visant notamment à minorer le prix des terrains».
Enfin, cet établissement aura la mission de régularisation foncière sur la «zone des cinquante pas».
On le voit, la charge de travail pour le Vannetais Jacques Touchefeu est immense. Mais les capacités de celui qui fut Directeur général de l’Etablissement public d’aménagement Orly Rungis Seine Amont, aussi (lire CV Jacques Touchefeu), et vont stimuler les imaginations de ceux qui rêvent d’une alternative de liaison entre Petite et Grande Terre : n’a-t-il pas réalisé deux ponts d’architecte dans le sud-ouest, à Hossegor et Peyrehorade ?…
A.P-L.
Le Journal de Mayotte