Grève générale : à quoi faut-il s’attendre

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Manifestation (Archive avril 2016)
Manifestation (Archive avril 2016)

Ce mouvement était déjà programmé, il devait démarrer à la rentrée 2017. Finalement, c’est à la suite d’une réunion de sa commission consultative que la CGT Mayotte a décidé d’engager un rapport de force avec le patronat du secteur privé, et ce dès ce lundi 17 juillet. Une grève générale qui selon Salim Nahouda, secrétaire général du syndicat, est anticipée au vu des circonstances: «De nombreux salariés de différentes branches du secteur privé nous ont indiqué que les NAO (négociations annuelles obligatoires) étaient bloquées. On parle ici de BDM (Bourbon Distribution Mayotte, enseignes Score et Douka Be), de Sodifram et de diverses autres entreprises. Cela nous a interpellés».

Si cette grève générale ne concerne pour le moment que les entreprises où la CGT-MA est fortement représentée, elle pourrait rassembler d’autres syndicats assez rapidement. Des discussions sont menées en ce sens par les différents délégués syndicaux.

En attente de négociations

En attendant cette grève qui est reconductible pourrait prendre plusieurs visages. «Chaque jour, nous aurons des assemblées générales pour décider de la suite du mouvement, mais il y aura de tout: des absences dans les entreprises, des défilés dans les rues… Ça peut changer du jour au lendemain».

Salim Nahouda, CGT Ma
Salim Nahouda, CGT Ma

D’ores et déjà, les salariés de Mayotte Channel Gateway (MCG) ont indiqué qu’ils seraient en grève illimitée dès ce matin. Le rendez-vous a été donné devant l’entrée du port de Longoni. Les salariés de la Colas, eux, vont entamer leur troisième mois de grève. Ils pourraient être rejoints rapidement par d’autres salariés du secteur du BTP. «Il y a de l’argent qui rentre à Mayotte. Il faut un partage de cette richesse produite localement, les marchés publics, c’est de l’argent public. Pourquoi les multinationales prennent cet argent, le font repartir ailleurs et financent les actionnaires», fustige le secrétaire général de la CGT-MA.

Le BTP en 1ère ligne

«Pendant ce temps, les salariés vivent dans des situations de misère. Depuis 2012, il n’y a plus eu de négociations, plus d’évolution de salaires. La question de la pénibilité n’est même pas reconnue à Mayotte alors que les conditions de travail de certains salariés devraient être prises en compte pour qu’ils puissent partir plus tôt à la retraite. Dans le secteur du BTP, les contrats de chantier représentent la moitié de la main d’œuvre. Dans les autres départements, on ne peut pas utiliser ces contrats plus de 5 ans. À Mayotte, on peut! À la Réunion, un manœuvre touche un taux horaire de 10,64 euros contre 7,37euros ici! Il y a des situations à bannir. Nos revendications doivent être entendues».

Un camion entrave l'accès de Colas en mai
Un camion entrave l’accès de Colas en mai dernier: le mouvement en est dans son 3e mois

Et ces revendications ont été listées. On peut y lire notamment une demande de la revalorisation de la grille du BTP ou encore l’application immédiate des Conventions Collectives nationales.

Difficile de savoir combien de temps ce mouvement peut durer, mais la CGT-MA indique que seuls les salariés savent jusqu’où ils sont prêts à aller. Les grévistes sont en tout cas dans l’attente de «vraies» négociations tripartites: avec le patronat, mais également avec les pouvoirs publics, qui selon Salim Nahouda, n’ont pas «joué leur rôle efficacement pour que les choses évoluent».

ASA
www.lejournaldemayotte.com

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