Des scènes de guérilla urbaine à La Réunion

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Des émeutes avant le repli des forces de l'ordre
Des échauffourées comme le Chaudron en connaît régulièrement (Photo: JIR)
Des échauffourées comme le Chaudron en connaît régulièrement (Photo: JIR)

Jets de pierre, de bouteilles, poubelles en feu, des jeunes masqués lançant des projectiles en direction des policiers qui ripostent à l’aide de grenades lacrymogènes… L’image est dans la lignée des émeutes dont le quartier du Chaudron a été le théâtre à plusieurs reprises ces dernières années. Cette fois-ci pourtant, la situation est différente. Aucune revendication sociale ou économique n’est à l’origine de cette flambée de violences. Juste l’envie d’en découdre avec la police.

Car depuis plusieurs semaines, les policiers tentent de réinvestir le quartier toujours aussi sensible de Saint-Denis où se déroulent, chaque dimanche après-midi, des courses de deux-roues et des rodéos sur la voie publique. «C’est comme un spectacle. Chaque dimanche, des jeunes font des roues arrière ou des pousses», explique un habitant du quartier à nos confrères du JIR. Des comportements routiers interdits, que les policiers s’emploient à réprimer.

La Une du Journal de l'Île de La Réunion ce lundi
La Une du Journal de l’Île de La Réunion ce lundi

Mais, hier, alors qu’ils avaient verbalisé un jeune conducteur de deux-roues, leur simple présence a suffi à déclencher la colère de plusieurs dizaines de jeunes. Pendant près d’une heure, sous le regard d’habitants choqués ou amusés, ces derniers ont bloqué une partie du quartier contraignant les forces de l’ordre à reculer. Une quinzaine d’hommes ont alors essuyé les jets de galets et de bouteilles d’une centaine de jeunes progressant derrière des conteneurs de poubelles. Certains hurlaient «à la guerre comme à la guerre!»

Encore des policiers blessés

Six policiers ont été légèrement blessés par les projectiles avant d’être coursés par des jeunes poussant des cris de victoire. Aussitôt la police partie, les émeutiers regagnent leur quartier, sans pour autant se disperser.

Vers 19 heures, des attroupements étaient encore visibles même si le calme était revenu. Une boutique de téléphonie a tout de même été en partie pillée par les émeutiers, mis en fuite par les propriétaires. La police restait aux abords pour prévenir de nouveaux débordements, prenant garde toutefois à ne pas susciter d’affrontement direct avec les jeunes. Aucune interpellation n’a été réalisée au cours de la soirée. Des renforts ont été prépositionnés au commissariat du Chaudron, et la gendarmerie mobile a été mise en alerte pour la nuit.

Des événements planifiés sur les réseaux sociaux

Des émeutes avant le repli des forces de l'ordre
Des émeutes avant le repli des forces de l’ordre (Photo: JIR)

Après les affrontements, le Chaudron est sous surveillance ce lundi et le temps est aux réactions, en particulier des syndicats de police, alors que les forces de l’ordre sont décidément sur de plus en plus de fronts qui les mettent en danger.
Dans un communiqué, le syndicat UNSA apporte son soutien aux policiers visés par les émeutiers. «Le scénario se répète inlassablement de semaine en semaine. Défilés de deux roues, courses de motos sur des voies ouvertes à la circulation, le risque d’accident et de mise en danger de la vie d’autrui est évident», rappelle le syndicat, qui souligne que «les policiers interviennent à juste titre pour sécuriser le secteur.»

«S’ensuit un déchaînement de violences avec des jets de galets en direction des véhicules de police, les forces de l’ordre qui n’ont d’autre choix que de riposter par des moyens de dispersion adaptés. Les policiers sont une nouvelle fois en première ligne face à des événements illicites organisés et annoncés sur les réseaux sociaux», poursuit le communiqué. Et le syndicat de revendiquer la mise en place «de dispositifs et d’actions fermes avec des moyens humains et matériels conséquents afin d’enrayer ces rodéos sauvages qui, à terme, pourraient engendrer un drame.»

PM, le JDM
Avec le JIR.

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