La Commission européenne a publié jeudi ses lignes directrices pour les aides des Etats membres à leurs aéroports respectifs. Elles concernent les aéroports dont le trafic est inférieur à 700.000 passagers par an. C’est le cas de Pamandzi.
Les petits et moyens aéroports comme ceux du Languedoc-Roussillon ou celui de Tours pour ne citer qu’eux, respirent : avec la révision de la réglementation de la Commission européenne présentée le jeudi 20 février, ils vont pouvoir continuer de bénéficier d’aides publiques. Ce qui n’aurait pas été le cas si la Commission était restée sur sa première intention de baisser le seuil à 200.000 passagers sous la pression de grosses compagnies.
Si l’Europe donne ainsi son avis sur des décisions intérieures, c’est pour assurer l’égalité de traitement entre tous les aéroports de sa zone, et pour éviter un éventuel gaspillage de l’argent public.
Pour y parvenir, trois contraintes ont été apportées, auxquelles Mayotte répond parfaitement. Ce qui pourrait résoudre les problèmes de la mise aux normes européennes de la piste de l’aéroport de Pamandzi qui doit trouver des finances pour s’allonger de 180 m…
Un faisceau de conditions nécessaires et suffisantes …
Tout d’abord, la Commission européenne, qui souhaite éviter la multiplication de petits aéroports, n’autorise les aides d’Etat que sous conditions de besoin avéré de désenclavement. Si c’est bien le cas de Mayotte, elle pourrait de plus bénéficier de la condition liant ceux qui enregistrent un trafic inférieur à un million de passagers par an, à des aides publiques allant jusqu’à 75% du coût du projet, précise le site journal-aviation.com, qui rajoute qu’en cas de région reculée, le plafond de l’aide peut être majorée de 20%. Mayotte et ses 320.000 passagers entre dans ce cas.
Autre point : les aéroports régionaux pourront bénéficier d’aides pour leur fonctionnement pendant une période de dix ans pour les plus gros, non limitée pour les aéroports accueillant moins de 700.000 passagers. Voilà une nouvelle qui devrait réjouir le gestionnaire de l’aéroport de Pamandzi, la SNC Lavallin.
La dernière condition concerne les compagnies aériennes, et pourrait intéresser Ewa Air puisqu’elle permet au gouvernement d’aider une nouvelle compagnie, si cela ne lèse pas la concurrence, et/ou en cas d’ouverture de nouvelle ligne.
Ces dispositifs sont censés soutenir des aéroports cumulant des handicaps tels qu’ils ne leur permettent pas d’être rentables immédiatement, mais dont l’existence conditionne le développement du territoire sur lequel ils sont implantés. C’est le cas de Mayotte. Sera-t-elle entendue ?
Anne Perzo-Lafond