Exercice antiterroriste au lycée de Petite Terre

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Derrière leur lourd bouclier en kevlar, un policier formé au maniement du fusil G36 se tient prêt à riposter.
Derrière leur lourd bouclier en kevlar, un policier formé au maniement du fusil G36 se tient prêt à riposter.
Derrière le lourd bouclier en kevlar, un policier formé au maniement du fusil G36 se tient prêt à riposter.

8h30. Les policiers sont avertis de la présence d’un tireur dans l’enceinte du lycée. Rapidement, une unité d’intervention arrive sur site, s’équipe et se met en place. Un coup de feu retentit dans la cour, un homme s’effondre devant les policiers et appelle à l’aide, incapable de bouger. Peu après, un autre blessé approche en boitant. Sommé de lever les mains et son tee-shirt, pour s’assurer qu’il n’est pas armé ou porteur d’explosifs, il est pris en charge par les secours. Le calme règne quelques minutes, puis, soudain, un autre individu sort de derrière un des poteaux de la cour de récréation et ouvre un feu nourri en direction des policiers qui, cachés derrière leur bouclier pare-balles, ripostent et blessent mortellement le terroriste.

Au final, l’exercice, réalisé avec des répliques d’armes à billes et à blanc, n’aura duré que quelques minutes, mais il s’inscrit dans un parcours de formation des fonctionnaires de Mayotte qui s’étale sur une partie de la semaine. Il s’agit de préparer les policiers à intervenir sur des événements de type tuerie de masse, et au maniement de matériel lourd, comme les protections balistiques, et le fusil d’assaut HK G36 qui équipe désormais une partie des forces de l’ordre. Chaque policier porte, dans ce type d’intervention, entre 25 et 32 kg de matériel.

Une arme de guerre entre les mains de la police

Le matériel d'intervention : un bouclier de 18kg, un fusil d'assaut et le pistolet 9mm standard de la police
Le matériel d’intervention : un bouclier de 18kg, un fusil d’assaut et le pistolet 9mm standard de la police

Il existe trois niveaux d’intervention lorsque l’alerte est donnée. Le premier niveau, ce sont les premiers arrivés, police nationale en patrouille, ou municipale par exemple. Dans ce cas d’une fusillade dans une école notamment, ils font appel aux personnels formés au niveau 2. Ce sont ceux qui, à l’instar de la BAC ou du Groupe d’appui opérationnel de la PAF étaient à l’entraînement ce jeudi. Leur mission consiste à sécuriser les lieux, et éventuellement à attirer l’attention du ou des  terroristes pour limiter les victimes civiles. Dans cet entraînement, l’auteur est abattu dans la cour en s’en prenant à ces policiers. Dans le cas où il resterait retranché, le niveau 3 serait déclenché. En métropole, le Raid ou le GIPN peuvent alors intervenir. A Mayotte, l’unité la mieux préparée, c’est le GIGN.

Le terroriste gît dans la cour, blessé par la riposte des policiers
Le (faux) terroriste gît dans la cour, blessé par la riposte (à billes) des policiers.

Concrètement, ces formations, qui se répandent sur le territoire national  répondent à un besoin qui découle des attentats de Paris, notamment au Bataclan et après Charlie Hebdo, où des policiers ont été pris pour cible sans être préparés à faire face à des armes d’assaut. Aujourd’hui, chaque équipage de BAC comporte un policier formé au maniement du HK G36, et un fusil dans le véhicule. De quoi apporter une première réponse en cas de menace sérieuse. En effet, cette arme équipe les forces de police depuis quelques mois seulement. Et son calibre de guerre, du 5.56mm Otan, nécessite un entraînement spécifique.

Cette session de formation est la première à Mayotte, mais d’autres suivront. Il y en a déjà eu quatre à la Réunion. L’objectif est que le département dispose de forces d’intervention maîtrisant le matériel, la technique et le self-contrôle pour réagir en cas d’attaque notamment terroriste, et étant rapidement mobilisables.

Y.D.

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