Exercice cyclonique : jour 2, l'alerte orange

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Les différents services de secours se coordonnent
Les différents services de secours se coordonnent

Tout ce qui suit est le scénario fictif d’un exercice en cours entre les différents services de l’Etat à Mayotte.
Au deuxième jour de l’exercice cyclonique, la situation se complique sérieusement. En fin de matinée, le cyclone approche des côtes mahoraises en « cyclone tropical intense ». Des vents de 240km/h sont attendus ainsi que des vagues de 4 à 6 mètres et jusqu’à 800mm de précipitations.
« Météo France a décidé de placer le département, actuellement au niveau orange, en vigilance « fortes houles et fortes pluies ». Les endroits les plus exposés concernent les façades Est et Nord de l’île : à savoir Longoni, Mamoudzou et le port de Petite-Terre  » informe la préfecture.  »
« Ce phénomène est susceptible de provoquer localement d’importants désordres. »
« Le Préfet de Mayotte a décidé de déclencher le niveau « orange » du dispositif spécifique « ORSEC* Cyclones » à compter de ce jour, mardi 23 janvier 2018 à  9 heures. » informe un autre communiqué.
En salle de crise, le Comité Opérationnel de Défense (COD) se prépare à toutes les éventualités. Police, pompiers, sécurité civile, télécoms, militaires et autres fonctionnaires sont représentés pour réagir, chacun à son niveau, au scénario déroulé heure par heure par le service de la Protection Civile.
Point clé du scénario à ce stade : toutes les écoles sont fermées, les élèves renvoyés chez eux. Le Vice-Rectorat, premier hébergeur de l’île en cas de catastrophe, se prépare à accueillir des réfugiés à la demande des mairies ou de l’Etat. Avec environ 30 000 places sur l’ensemble du territoire dans les écoles, l’Education nationale est consciente que ça ne suffira pas. Restent les bâtiments communaux. Selon la préfecture, priorité est donnée aux résidents de logements « les plus précaires ».
Petit couac de cette étape clé de l’exercice : alors que la préfecture a émis lundi à 19h05 un communiqué annonçant la fermeture des écoles et la suspension des transports scolaires dès ce mardi matin, le Vice Rectorat a quant à lui reçu consigne d’évacuer les écoles dans la matinée à 9h00. Deux versions du scénario qui se sont télescopées. « Il y a des loupés » sourit le directeur de cabinet du préfet Etienne Guillet « mais c’est aussi car on se met une pression qui n’est pas normale ». En effet, l’exercice se déroule sur trois jours, alors qu’il simule des événements qui devraient se dérouler pendant toute une semaine. Ainsi la phase de préalerte a été « jouée » en une journée lundi, au lieu de trois. « On n’est pas du tout prêts » souffle un des acteurs de cette simulation, confronté comme les autres au stress du scénario et au manque de temps. Mais l’exercice est là pour ça.
L'entrée de la salle du Comité Opérationnel de Défense
L’entrée de la salle du Comité Opérationnel de Défense

Ce mardi matin, des mesures de restriction ont été prises par le préfet. Limitation des achats d’eau à 6 litres par foyer, restriction des achats de carburant. En théorie, police et gendarmerie veillent dans les magasins et les stations service. La circulation en mer est interdite et les barges suspendues. L’aéroport annule peu à peu tous les vols et les passagers sont hébergés sur Petite Terre.
Partout, les habitants sont appelés à la plus grande vigilance, invités à barricader leur logement. Le cyclone fictif Muhali devrait frapper Mayotte en fin de nuit prochaine.
Bien sur, dans le cas d’une vraie alerte, l’ensemble des médias seraient mobilisés pour informer la population en temps réel.
Y.D.

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