Qu’est-ce qu’une zone humide ?
Une zone humide est un espace de transition entre la terre et l’eau. Elle est recouverte d’eau peu profonde, de façon permanente ou temporaire. C’est un écosystème très varié qui se forme en frange des rivières, des étangs, des lacs, des estuaires, des deltas, des baies ou encore des sources.
Le code de l’environnement les définit comme « les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année.
Plus large que la règlementation française, la définition internationale fixée par la convention de Ramsar inclut notamment parmi les zones humides les eaux courantes –rivières, fleuves –, ainsi que les étangs et lagunes, et de façon générale les « étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres . Elle y associe également « des zones de rives ou de côtes adjacentes à la zone humide » ou les îles ou les étendues d’eau marine situées à l’intérieur d’une zone humide.
Les milieux humides sont présents sous toutes les latitudes. Ils dessinent une multitude de paysages caractéristiques : estuaires, lagunes, étangs, lacs, marais, marais salés, vasières, tourbières, prairies humides, forêts marécageuses, ou encore récifs coralliens, lagons et mangroves dans les régions tropicales.
A l’occasion de la Journée Mondiale des Zones Humides (JMZH), le réseau EEDD 976 porté par Mayotte Nature Environnement, en collaboration avec la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DEAL), ADEDUPASS, AME, Gepomay, Les Naturalistes de Mayotte et le Pôle Relais Zones Humides Tropicales, organise une série d’activités du samedi 27 janvier au dimanche 25 février, pour faire découvrir et redécouvrir les zones humides de Mayotte, un milieu fragile qui nous protège.
Chaque année, le 2 février, de nombreux acteurs à travers le monde, se mobilisent dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides pour sensibiliser le public à la préservation des milieux humides et faire connaître leur importance dans l’écologie mondiale.
Pour cette 3ème édition, de nombreuses activités gratuites sont au programme :
– Des sorties terrain
– Des journées de nettoyage
– Des formations
– Des interventions scolaires
– Des expositions
Retrouvez le programme des activités sur le site internet https://reseaueedd976.com et la page FB de Mayotte Nature Environnement.
Pour vous inscrire aux formations, contactez le 0639 76 60 60.
Les milieux humides sont habituellement classés en trois catégories :
– les milieux humides continentaux, d’eau douce, situés à l’intérieur des terres : marais, mares naturelles, tourbières, prairies, landes et forêts humides,… C’est le cas du lac de Karihani;
– les milieux humides littoraux, d’eau salée ou saumâtre, sur ou en bordure des côtes : zones estuariennes, lagunes, étangs d’arrière-dunes, vasières, mangroves… C’est le cas de la lagune d’Ambato;
– les milieux humides aménagés, façonnés par l’homme, d’eau douce comme d’eau salée : marais mouillés et desséchés, marais salants, retenues d’eau… C’est le cas de la retenue d’eau de Combani.
A quoi servent les zones humides ?
Les zones humides permettent de stocker l’eau, limiter les inondations et les sécheresses, filtrer naturellement l’eau, abriter une faune et une flore exceptionnelles, développer des activités touristiques : kayak, observation de la faune et de la flore, …
L’état des zones humides à Mayotte
Les zones humides de Mayotte couvrent un total de 1615 hectares. Cependant, nombres d’entre-elles sont menacées : mises en culture, aménagement en amont et déchets, pression foncière, extension urbaine, apports terrigènes, défrichement à vocation agricole et urbanisation, comblement et drainage pour l’agriculture, présence de chiens errants, avancé des cultures sur les berges, pollution des cours d’eau, espèces exotiques, anthropisation des milieux(Guiot, 2010).
La convention de Ramsar
Cette convention sur les zones humides, ou convention de Ramsar, est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 dans la ville iranienne de Ramsar. Sa particularité est d’être le premier traité d’envergure mondiale sur la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles.
Le nom officiel du traité, Convention sur les zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau, révèle l’accent mis à l’origine sur la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides, notamment en tant qu’habitats pour les oiseaux d’eau. Puis, la Convention a élargi son champ d’application pour couvrir tous les aspects de la conservation et de l’utilisation rationnelle des zones humides, reconnaissant celles-ci comme des écosystèmes extrêmement importants pour la conservation de la biodiversité et le bien-être des sociétés humaines.
La Convention, entrée en vigueur en 1975, a été ratifiée par la France en 1986, et compte 169 États membres début 2017. Bien que le message central porté par Ramsar soit la nécessité de recourir à l’utilisation durable des zones humides, l’« étendard » de la Convention est le réseau des zones humides d’importance internationale (ou liste de Ramsar). Actuellement, les États ont inscrit 2290 zones humides (ou sites Ramsar) sur cette liste, qui couvrent 2,25 millions de kilomètres carrés (comme la superficie de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Grande-Bretagne, de l’Irlande, du Portugal et de l’Italie réunies).