Le Prêt de Développement outre-mer : plutôt pour les PME à Mayotte

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Mohamed Ali Hamid défendait ce nouvel outil
Mohamed Ali Hamid défendait ce nouvel outil

Il s’agit de proposer aux Très petites et aux moyennes entreprises (TPE et PME) des prêts ni trop petits ni trop gros, qui leur permettent de franchir une étape supplémentaire dans le développement de leur activité.

BPI France, avec le soutien de l’Etat, lance cette offre de prêts compris entre 10.000 et 300.000 euros, sur 5 ans et à taux fixe selon le barème en vigueur. Ils sont destinés aux entreprises de plus de 3 ans, qui peuvent donc produire deux bilans comptables, et sans dettes fiscales ou sociales. « Ça peut poser un problème d’accessibilité à Mayotte ! », commentait Mohamed Ali Hamid, le président de la CCI. La production d’un moratoire attestant du paiement échelonné de ces dettes pourrait passer.

Pour rendre sa présentation parlante, Nichad Abbas, Chargé d’Affaire du secteur privé à l’AFD, donnait plusieurs exemples : « Cela peut permettre au propriétaire d’un magasin à Mamoudzou de financer l’implantation d’un second point de vente dans le sud de l’île en prenant en charge son stock ou une année de rémunération de son salarié. Un autre va pouvoir acheter de nouveaux d’équipement de sécurité, etc ». Voir l’ensemble des opérations éligibles ci-dessous*.

« Je n’ai plus de fonds propres! »

Certains ne cachaient pas leur déception dans la salle
Certains ne cachaient pas leur déception dans la salle

Deux conditions sont imposées cependant, qui passaient mal dans la salle : « Le prêt doit être associé à un prêt bancaire, et son montant doit être au plus égal au montant des fonds propres de l’emprunteur (capital social, réserve, etc.) », énonçait Nichad Abbas. C’est à dire, qu’il ne peut emprunter s’il ne détient déjà l’équivalent de cette valeur.

Une offre moins alléchante qu’il n’y paraissait pour plusieurs chefs d’entreprise qui y voyaient une prestation semblable à celle de leur banque : « Ça exclut toutes les Très petites entreprises à Mayotte ! », « Je travaille dans le tourisme, et je perds de l’argent. J’ai malgré tout l’ambition de développer ma société, sur un terrain que j’envisage d’acheter. Mais des fonds propres, je n’en ai plus, donc ce n’est pas pour moi ! »

Face à la fronde, Ali Hamid montait au créneau : « Ce que vous dites est vrai, mais il faut y voir un outil de plus. » Nichad Abbas citait l’exemple d’un électricien à Mayotte, qui détient 60.000 euros de fonds propres, et qui a demandé un financement –bancaire pour de l’équipement et pour partir suivre une formation en métropole ». Le prêt ne peut être consenti qu’à des sociétés de capitaux (SARL, etc.), pas à des associations.

Et l’électricien ne commencera à rembourser qu’un an après, « le temps de percevoir les retours d’investissement. »

L’objectif est d’accompagner le financement bancaire par un autre biais, « et de financer l’innovation, ce que ne font pas les banques ». Un appui qui peut rassurer les banques par la garantie de l’Etat qu’il apporte.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

* – Investissements immatériels : coûts de mise aux normes (environnement et sécurité), formation et recrutement des équipes, prospections de nouveaux marchés, dépenses de communication, etc.
– Investissements corporels ayant une faible valeur de gage : matériel conçu ou réalisé par l’entreprise pour ses besoins propres, matériel informatique etc.
– Augmentation du besoin en fonds de roulement générée par le projet de développement, y compris le crédit d’impôt en faveur des investissements productifs en Outre-Mer

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