Le président du CROS (Comité Régional Olympique et Sportif) l’a révélé vendredi dernier sur le plateau de nos confrères de Mayotte 1ère, la ministre des Sports Laura Flessel a changé de position en ce qui concerne la participation des délégations de La Réunion et de Mayotte aux 11ème Jeux des jeunes de l’océan Indien, plus exactement les Jeux de la Commission de la jeunesse et des sports de l’océan Indien (CJSOI). Ils auront lieu du 20 au 28 avril prochain à Djibouti et regroupent les pays de la région dont l’Union des Comores, Djibouti, Madagascar, Maurice, Mayotte, La Réunion et Seychelles.
« Avant, Mayotte n’avait pas le droit de participer, en raison du véto des Comores. Puis, nous avons été intégrés, mais sous la condition, précisée dans la Charte de la CJSOI, qu’en cas de podium, le drapeau des Jeux soit hissé pour Mayotte, et non le drapeau français », rappelle Madi Vita, le président du CROS.
Concernant les Jeux des Iles, Mayotte a été en effet le dernier territoire à les intégrer en 2006, et sous deux conditions de taille inscrites à la Charte JIOI rédigée par le Conseil International des Jeux des Iles (CIJ) : Mayotte n’a pas de droit de vote au CIJ, elle utilisera le drapeau des Jeux « et n’arborera aucun symbole de l’Etat français (hymne et drapeau) ».
La fausse bonne idée d’une seule délégation
Une délégation d’élus de Mayotte avait été reçue en novembre 2017 par la ministre Laura Flessel qui s’était engagée à obtenir de la CJSOI, « la pleine participation des mahorais en tant qu’entité française à part entière à ces jeux et à envisager, dans le cas contraire, de remettre en cause sa participation ».
Difficile compromis de toute évidence, puisque elle finissait par proposer une seule et même délégation mahoraise et réunionnaise, sous le drapeau français. Avec un biais intéressant, l’opportunité pour les sportifs mahorais en cas de podium, de voir hisser le drapeau français, un fait qui aurait pu marquer les esprits et faire jurisprudence par la suite. « C’est plus compliqué que cela, reprend Madi Vita, et surtout, c’est ce que veulent les Comoriens. Lors d’un match entre deux équipes, comorienne et mahoraise, ils sont obligés de reconnaître que nous ne faisons pas partie de leur pays. Ce qui n’est pas le cas lors d’une confrontation franco-comorienne où ils ne sont pas obligés de préciser que nous sommes Mahorais. »
95 sportifs Mahorais
Mais aussi, rassembler La Réunion et Mayotte sous une seule délégation aurait impliqué une modification de la Charte, « et aurait figé la situation. Or, nous voulons participer sous une pleine identité, comme c’est le cas pour la Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna aux jeux du Pacifique ».
Les délégations auraient été moindres également. « Nous venons d’entériner les effectifs en fonction des règlements généraux qui fixent les disciplines. Ils seront 95 sportifs environ à défendre Mayotte en football, en hand-ball, tennis de table, pétanque et athlétisme », conclut Madi Vita.
L’heure est au sport donc, mais la diplomatie aura encore brouillé le calendrier, il ne reste en effet que 2 mois aux athlètes pour se préparer.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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