Le patronat solidaire pour une journée morte le 7 mars

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Carla Baltus appelle à inventer un modèle propre à Mayotte (Image d'archives)
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« Les chantiers arrêtés », déplore le Medef

La position des patrons est le fruit d’une longue discussion menée ce dimanche et, auparavant, vendredi dernier, avec les Collectif organisateur du mouvement : « Tous les acteurs impliqués dans le mouvement sont venus. Nous avons écouté leurs objectifs, que nous partageons. L’insécurité à Mayotte, nous en sommes tous victimes. Mais de notre côté, nous voulions les sensibiliser, les entreprises souffrent énormément actuellement », rapporte-t-elle.

« Enormément »… l’adverbe ne semble pas usurpé : « Tous les chantiers sont arrêtés, une première vague de chômage technique va être fournie à la Dieccte cette semaine, touchant surtout le BTP dans un premier temps. D’ici le 15 mars, nous aurons beaucoup de charges à payer, les impôts, la sécurité sociale, or nos factures ne sont pas payées, nous n’avons plus de trésorerie, et certains d’entre nous n’ont pas pu payer les salaires de février. Nous nous remettions à peine de 2011 »

Risque de jours difficiles après le 7 mars

Malgré cet état des lieux inquiétant, les entreprises ont décidé d’appuyer les manifestants en participant à une journée morte, « pour marquer le coup en faveur de la sécurité dans l’île. Nous avons demandé en revanche qu’il n’y ait pas de blocage ». La date du 7 mars a été retenue. Ce dont se réjouit la CFE CGC qui se pose comme intermédiaire entre l’intersyndicale et les patrons, « on espère qu’un front commun uni pour une même cause, portera ses fruits », indique Djoumoi Djoumoy Bourahima, le président de la CFE CGC Mayotte.

Le patronat affiche un visage uni pour l’occasion, avec aux côtés du Medef, la CAPEB, la CPME et l’UDP (Union des Entreprise de Proximité), « ainsi que de nombreux libéraux », rajoute Carla Baltus. Le 7 mars, les regards seront tournés vers Paris : « Il faut qu’un ministre ou un directeur de cabinet réagisse. » Car ensuite, les entreprises ne tiendront pas sur la durée des blocages, et la rentrée scolaire au milieu d’une absence de ramassage, pourrait être vecteur d’agitations, selon patronat et intersyndicale.

Une plateforme de revendications patronales est en cours de rédaction, « elles seront sécuritaires, mais aussi d’accompagnement dans la montée des charges sociales. »

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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