Plateforme patronale adressée à la ministre : 2 milliards sur 5 ans pour développer le territoire

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Rencontre avec les patrons du Medef, de la CPME et de la CAPEB
Rencontre de la ministre Girardin avec les patrons du Medef, de la CPME et de la CAPEB le 13 mars dernier

Les patrons avaient tenté de faire document commun avec les leaders du mouvement lors de la visite de la ministre Annick Girardin à Mayotte, mais l’entente avait tourné court face à la promesse de barrages durables. C’était déjà compliqué de se retrouver sur des objectifs communs entre les différentes structures patronales. C’est fait. (Lire Courrier des entreprises_Ministre de l’Outre-Mer)

Aux côtés du Medef, on trouve la CAPEB (artisans), la CPME, l’IFEC (comptables), l’Union Maritime de Mayotte, le Syndicat des Transitaires de Mayotte, la FMBTP, l’AOFM (formation professionnelle), le SNIIL (Infirmiers) et le Syndicat des Pharmaciens de Mayotte.
En dehors du contexte social actuel, les signataires de la plateforme rappellent les difficultés récurrentes rencontrées par le secteur privé à Mayotte : « L’insécurité économique, l’absence de visibilité relative à l’avenir et au développement de nos entreprises, l’instabilité sociale de l’île et l’absence de projets d’investissements structurants. » Dans la plateforme, on trouvera donc des solutions d’urgence et d’autres de moyen et long termes, rassemblées en 14 mesures.
L’urgence doit répondre à « la problématique de la survie de nos entreprises à l’issue du conflit », puisque 115 entreprises sont déjà en activité partielle, soit 2.300 emplois menacés. Il s’agit notamment de l’amélioration immédiate de la trésorerie des entreprises, la mise en place d’exonération fiscales et sociales sur l’année 2018, le maintien du CICE au delà de 2019, la non facturation des surestaries (indemnités) supportées par les entreprises suite au blocage du port de Longoni, la création de postes de médiateurs pour un suivi des mesures demandées.
Un Plan copiloté Etat-collectivités

Carla Baltus
Carla Baltus

Pour l’avenir, il est demandé une véritable structuration du département, dont on sait qu’elle conditionne la consommation des fonds européens. Un grand plan quinquennal chiffré à 2 milliards d’euros, pour « rattraper les retards accumulés dans des domaines vitaux, comme les établissements scolaires, le développement du réseau routier, ceux des transports urbains et interurbains, les logements et l’aménagement, l’eau et l’assainissement, les équipements de santé, et ceux dédiés à la jeunesse ». Un Plan qui appelle un copilotage Etat-Collectivités, « qui intègrera un renforcement des capacités d’ingénierie financières et techniques ».
Les autres mesures portent sur un Plan régional de Santé, qui comprend une ARS de plein exercice à Mayotte, sur le renforcement de l’emploi et de la formation, sur l’amélioration des services publics, en pointant une « décentralisation mal accompagnée », sur la professionnalisation des marchés publics, avec notamment la mise en place d’une « cellule économique », sur la facilitation d’accès au foncier public pour développer l’activité économique, sur une dynamisation du secteur bancaire.
« Nous avons réussi le challenge d’unir les volontés de 10 structures patronales, nous espérons pouvoir garder ce schéma pour l’avenir, et rester soudés. Nous avons lis sur pied une vision structurante pour Mayotte, sur les plans économiques, social ou de la santé », nous indiquait Carla Baltus.
Un document qui vient se superposer à la « Table revendicative » des leaders de la mobilisation, qui revendiquent une même vision, avec plusieurs mesures identiques. Seront-ils fongibles lorsque les blocages seront levés ?
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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