« On n’est pas encore sur un fonctionnement normal » prévient Didier Cauret, directeur de cabinet du vice-rectorat. Avec un absentéisme encore marqué mais pas encore chiffré, et des lignes de car qui ne sont pas encore toutes opérationnelles.
Interrogé par le JDM il y a une semaine, le directeur de Matis Didier Fontaine expliquait en effet que le réseau de cars scolaires serait opérationnel sous 48 heures en cas de levée des barrages. Ce lundi matin, Chirongui et Tsararano étaient levés, et les transports scolaires ont d’ors et déjà repris en partie.
« On avait déjà commencé à anticiper en faisant le plein des véhicules, explique Didier Fontaine. Avec la levée de Tsararano et Chirongui, les chauffeurs qui habitent dans le Sud peuvent récupérer leur bus aujourd’hui. »
Plusieurs véhicules sont d’ailleurs d’ors et déjà en fonction. « On a commencé à se mettre en place progressivement ce matin. Si tout se passe bien d’ici mercredi on sera à plein régime » confirme le directeur de Matis.
Du côté du Vice-rectorat donc, on prévoit un retour progressif à la normale, avec notamment l’installation du dispositif de sécurisation des établissements dès ce mardi. Du côté des enseignants, la plupart sont à leur poste, à l’exception de quelques uns encore privés de carburant. Dans le nord où l’administration a compté jusqu’à 83 grévistes, soit la quasi-totalité des enseignants grévistes du département, il n’y en avait plus aucun ce lundi.
Ecole ouverte en mai
Concernant les vacances de mai, le vice-rectorat a bien pris note de la demande de Daniel Zaïdani de « supprimer » ces vacances pour avancer dans les programmes. « Une première chose à préciser, note Didier Cauret, c’est que l’on n’a jamais fermé un établissement pendant la grève, un collège a même accueilli jusqu’à 350 élèves extérieurs ». La continuité du service public a donc été assurée sur ce plan-là.
En outre des enseignants ont donné de leur temps pour alimenter le section pédagogique du site académique, qui a vu sa fréquentation bondir pendant les dernières semaines. Le site a atteint 2191 visiteurs uniques en mars, contre à peine 684 en février. 50 000 pages pédagogiques ont été visitées, soit cinq fois plus qu’habituellement et le téléchargement de matériel pédagogiques a triplé. L’accès au CNED qui était offert aux quelque 8000 élèves de première et de terminale a enregistré 1000 visites dès le jour de sa mise en service. Un dispositif qu’il n’est « pas question d’arrêter pour l’instant » précise Didier Cauret qui estime que le vice-rectorat n’a « pas à rougir de ce qui a pu être mis en place » et a donné « un maximum de chances à ceux qui veulent s’en sortir, l’esprit c’est d’accompagner les bonnes volontés, tant des élèves que des enseignants, pour avancer dans leurs objectifs respectifs ».
Pour en revenir aux vacances de mai donc, il est selon le Vice-rectorat « réglementairement impossible » d’imposer aux enseignants et aux élèves de se rendre dans les établissements. Notamment parce que le calendrier scolaire est » fixé par arrêté préfectoral » et a « une valeur juridique ». « On est tenus de le respecter ».
Toutefois, le dispositif école ouverte sera appliqué pendant cette semaine, ce qui permettra aux enseignants d’accueillir les élèves sur la base du volontariat. « On a des informations selon lesquelles même des enseignants du premier degré se sont portés volontaires pour accueillir des élèves » explique Didier Cauret. « Les établissements du 2nd degré vont s’organiser de la même manière qu’ils l’avaient fait en mars, ce qui avait permis à un certain nombre d’élèves de finaliser leur inscription à Parcours-sup.
Il sera donc possible d’aller à l’école notamment réviser pour le Brevet ou le Bac pendant cette semaine de vacances. « C’est même fortement recommandé, mais pas obligatoire » résume le Vice-rectorat.
Y.D.