Sous titrée « 101 mesures pour l’ancrage de Mayotte dans la République », la Plateforme, en cours de finalisation, a enfin été largement diffusée ce vendredi aux élus et au patronat. Un retard qui a jeté un froid dans les fragiles relations entre leaders de la mobilisation et élus, que tout le monde veut réchauffer apparemment ce vendredi, puisque tous l’assurent, « l’objectif est de retrouver une unité ».
Ils se retrouvent au conseil départemental ce vendredi pour travailler en commun sur ce qui est encore qu’une ébauche du document final, or ça presse, le préfet Dominique Sorain arrivant avec la mission d’experts aujourd’hui.
Le document de travail se divise en 4 axes. Le premier porte sur le Bilan des mesures et préconisations déjà effectuées pour le territoire et l’identification des causes de non réalisation : Plan de sécurité, lutte contre l’immigration clandestine, Mayotte 2025, les différents rapports de la Cour des Comptes… tout devra être épluché, « et se demander, ‘qu’est ce qui n’a pas marché ?!' », appuie Saïd Hachim, qui détaille les mesures.
Le deuxième parle de Restaurer l’autorité de l’État à Mayotte et dans la région, et garantir la sécurité aux citoyens de Mayotte. Sur le volet coopération régionale, il s’agit d’engager une « politique plus intense dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice, de la formation et du développement économique », sous deux réserves : obtenir l’implication des Comores dans la lutte contre l’immigration clandestine, et leur reconnaissance de Mayotte française.
Fonds de rattrapage sur 5 ans
Un volet porte donc sur la sécurité, avec notamment les demandes en effectifs « alignés aux standards nationaux » ou la mise en place de la Police de Sécurité du Quotidien. Un autre plutôt fourni, sur la justice, qui tourne autour du « renforcement des moyens de la justice pour que la loi s’applique à Mayotte, et impliquer la société civile et les collectivités dans les politiques de maintien de l’ordre public et de protection de l’enfance. »
Une Plateforme qui suit un déroulé quasiment chronologique, puisque le 3ème axe porte sur les bases d’un développement du territoire conditionné par les deux précédents, un « Plan Marshall », un fonds exceptionnel de rattrapage sur 5 ans (non chiffré). Il devra répondre aux « conditions de vie qui se sont considérablement dégradées », avec un chapitre dédié à l’amélioration des services publics, un autre à l’administration et aux équipements structurants. En matière de Sécurité sociale, l’application des Codes de la santé publique et de la Sécurité sociale, et des mesures telles que l’Aide médicale d’Etat et de la CMU-C.
Dans le chapitre Economie, on retrouve les attentes des patrons, sur un dispositif d’accompagnement des TPE et PME, une année blanche sur les charges sociales en 2018 ou la mise en place d’une Zone Franche d’activités.
Concordat comme en Alsace-Lorraine
Des moyens matériels et humains sont demandés pour l’Education et la Formation, avec la fin des rotations notamment pour la première, et une coopération entre l’État et le Conseil départemental, pour la seconde. Le Foncier, l’Environnement, les Transports, la Protection sociale, la lutte contre la vie chère, ont droit à leurs mesures.
Enfin, le dernier axe porte sur la Valorisation de Mayotte et de ses atouts culturels et cultuels au sein de la République, notamment par « l’introduction de l’enseignement de l’Histoire de Mayotte dans les manuels scolaires », et l’Instauration « à Mayotte un régime de concordat à l’exemple de ce qui existe en Alsace-Loraine en soutien de l’Islam Chaféite tolérant de Mayotte ». Cet axe comprend la prise en charge de la jeunesse, co-construite par les collectivités locales et l’Etat, l’agriculture et la pêche.
Et la dernière, la 101ème, livre l’objectif de la PLateforme, elle est symbolique », rapporte Saïd Hachim : « Il s’agit de transformer le protocole d’accord issu des négociations sur la base de ce document, en loi programme pour Mayotte dans le cadre de la loi programme pour les Outre-mer. » Chacune de ces mesures va se décliner en actions.
Elle sera amendée, on le sait à l’issue des échanges du jour avec patronat et élus, mais c’est l’esprit qu’il faudra vraisemblablement en retenir.
Les premières négociations devraient avoir lieu ce samedi.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
Un mois et demi qu’ils nous emmerdent et ils ne sont pas encore prêts, c’est dire leur détermination et surtout leur connerie.