Opération contre l’hébergement de personnes en situation irrégulière à Chirongui

Si l’opération était d’envergure à Mramadoudou, dans le sud-ouest de l’île, le résultat s’est avéré mitigé : la plupart des 80 résidents des 28 bangas sis sur le terrain d’un privé, avait un récépissé. Mais leur examen incite la justice à pousser plus loin.

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Opération similaire à Bandrélé la semaine dernière

Les opérations de lutte contre les filières d’aide à l’immigration clandestine se poursuivent. Après Bandrélé la semaine dernière, c’est Mramadoudou (Chirongui) qui était visé par une vaste opération de gendarmerie. Avec notamment le positionnement d’un escadron ce mardi à 6h sur zone, c’est plus d’une centaine* de gendarmes qui était impliqués dans l’opération.

« L’opération de contrôle portait sur un terrain accueillant 28 bangas, dont un était un petit commerce, dans lesquels résidaient 80 personnes au total », nous explique le procureur de la République Camille Miansoni qui était sur place. Mais surprise lors du contrôle, une majorité était en situation régulière ! Avec une particularité cependant, « la date, récente, était la même sur tous les récépissés ».

Ce constat, le procureur le met en lien avec une opération similaire menée sur un terrain du même propriétaire qui aurait pu vouloir mettre en règle ses « locataires ». Ce qui explique le faible nombre de personnes, 7, à avoir fait l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Cinq des propriétaires en garde à vue

Le procureur de la République Camille Miansoni

Sur les 6 membres de la famille propriétaire des lieux, une grande famille de Mayotte, cinq ont été placés en garde à vue, « l’âge avancé de l’un d’entre eux n’étant pas compatible », pour le motif d’Aide à l’entrée et au séjour de personnes en situation irrégulière et en bande organisée.

Les récépissés vont être examinés de prés, ainsi que les abonnements à Electricité De Mayotte (EDM) pour déterminer la date d’arrivée sur les lieux.

Le procureur veut de nouveau communiquer sur son action pour qu’elle soit comprise : « On ne peut pas lutter contre l’immigration clandestine en ne s’attaquant qu’aux flux, c’est à dire les entrées et les reconduites. Il faut combattre l’autre volet conséquent, celui de l’économie de l’immigration irrégulière, qui comprend la fourniture de logements, le travail clandestin, etc. Les immigrés que l’on retrouve dans les bangas sont ceux qui sont arrivés quelques temps avant par kwassa. Nous répondons à la demande de la population qui a appelé à ce que cela cesse. »

L’opération se prépare depuis plusieurs mois, à la suite d’une enquête initiée par une information transmise par la brigade de Mzouazia.

« Il y en aura d’autres, mais cela demande un gros travail d’investigation au préalable », concluait le procureur.

De son côté, le préfecture avait assuré devant les médias, que les opérations de délogements d’habitats illégaux seraient menées dès la trêve cyclonique passée, échue ce 15 avril. Une opération « cases propres » demandée par la population.

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

* Exactement 113 militaires de la gendarmerie départementale, du groupe d’appui judiciaire (GAJ), de la Cellule d’identification Criminelle (CIC), de l’équipe cynophile de Pamandzi, du GTG II/7 Strasbourg, du pôle ESI de l’EGM 18/1 de SATORY et de l’EGM 22/7 Wissembourg ont été engagés, accompagnés de 5 personnels de la DIECCTE et de la DEAL.