Y a-t-il vraiment un âge pour philosopher ?

Après deux mois d’interruption des activités culturelles au Centre Universitaire à cause des mouvements sociaux contre l’insécurité ambiante dans le 101e département, le pôle culture a repris ce vendredi 4 mai 2018 ses activités. Pour l’occasion, il a invité Edwige Chiroutier, maitre de conférences en philosophie et Sciences de l’Education rattachée à la chaire UNESCO de l’université de Nantes.

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Les enfants philosophent beaucoup plus qu'on ne le pense, selon Edwige Chiroutier

Avec un titre comme « Philosophie avec les enfants & littérature de jeunesse » le pôle culture a suscité la curiosité de plus d’un. En effet la question de l’enfant préoccupe beaucoup de monde chez les professionnels qui travaillent avec les enfants à Mayotte, et plus précisément le personnel enseignant. Tout comme son confrère de l’ESPE de La Réunion, Michaël Vauthier, MCF en psychologie, qui était venue pour une mission d’enseignement et une conférence, le public était au rendez-vous avec des remarques, des témoignages et des questions à n’en pas finir.

Le propos de la conférencière fut clair mais surprenant car innovant pour le public : « Il n’y a pas d’âge pour poser des questions philosophiques ». Cette affirmation bien qu’incongrue se justifie assez vite dit-elle lorsque l’on prête un peu attention aux questionnements de nos enfants : « maman pourquoi ceci ? pour cela ? », des interrogations qui demeurent souvent sans réponse.

Liant philosophie et littérature, disciplines considérées par les institutions comme exigeant une maturité intellectuelle que ne possède l’enfant, la chercheuse définissait la philosophie comme l’expérience de l’étonnement devant le monde, et nous propose de non seulement endormir le soir les enfants par les livres de littérature mais aussi de les éveiller le matin par cette littérature qui propose et non impose une représentation du monde.

C’est donc à travers des ateliers philosophiques mis en place dès 2015 en France dans des classes de maternelle et élémentaire que la chercheuse justifie son idée qui peut se résumer dans la parole du pédiatre, psychologue américain Arnold Gesell qui affirmait que chez l’enfant se trouvait « les débuts de la pensée humaine ».

Moussa ATTOUMANI