Grand débat national : « Seul l’Etat a la réponse à ces problématiques ! » pour S. Omar Oili

On ne sait toujours pas à quelle structure se vouer à Mayotte pour ce grand Débat. Les maires de Mayotte veulent bien se poser en « facilitateur », mais pas en boite à lettre sur des sujets qu’ils ne maitrisent pas tous, « et sur lesquels seul l’Etat a la réponse », déclare Saïd Omar Oili, président de l’Association des Maires de Mayotte. Un courrier vient de leur être adressé par Sébastien Lecornu.

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Saïd Omar Oili : "Nous pouvons être facilitateurs"

« Nous ne sommes pas les initiateurs de ce débat, c’est à l’Etat de s’organiser ! », ça, c’était la position de l’Association des Maires de France (AMF), rapporté par Saïd Omar Oili, membre de son conseil d’administration, mais aussi celle de l’Association des Départements de France et de l’Association des régions des France avant la rencontre de ce mardi avec le président Macron. Depuis, on est plutôt sur le mode, « chacun s’organise comme il veut », rapporte toujours celui qui préside l’Association des maires de Mayotte (AMM).

Car si lui et ses pairs reprochaient au gouvernement de vouloir organiser un Débat tout en « gardant le cap », ils l’ont noté, « le président a évolué ». Mais il reste une inconnue, « comment va-t-il mettre en œuvre les résultats de la consultations ? » Les maires ne semblent pas vouloir cautionner sans certitude. Même s’il s’agit seulement de servir de boite à lettres pour que les administrés fassent remonter leurs doléances, Saïd Omar Oili ne veut pas d’un Plan avenir pour Mayotte bis, « je sais ce qui va remonter de la population, la sécurité, l’immigration, et les infrastructures. »

Un appui logistique

Avec le candidat Macron de passage à Mayotte en mai 2017

Les quatre axes fixés par Emmanuel Macron dans sa lettre aux français sont tout autres, la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté, l’organisation de l’État et des services publics, mais des thèmes qui semblent difficile à proposer à Mayotte, il faudrait prendre le temps de se doter de compétence pour cadrer tout ça. Un courrier vient à ce sujet d’être adressé à l’ensemble des maires de France (Lire Courrier aux Maires de France) justement pour préciser que sont mis à leur disposition « des ressources documentaires, y compris sur le volet pratique, pour organiser les débats et assurera le suivi quotidien de son déroulement ».

Mais ils peuvent aussi a minima mettre à disposition « un cahier ou des formulaires d’expression citoyenne » au sein de leur mairie « pour recueillir la parole de nos concitoyens ». Une adresse mail est à leur disposition. Ou encore simplement « accueillir avec bienveillance toutes les demandes qui pourront vous parvenir, émanant de collectifs citoyens ou d’associations. »

Tout le monde « facilite »

« De mon côté, je peux faire remonter des interrogations sur le thème de la fiscalité, puisqu’on ne sait toujours pas comment sera compensée la disparition de la taxe d’habitation, ni la disparition qui se profile, de l’octroi de mer ». Des interrogations qui prouvent bien que des décisions sont prises dans le microcosme parisien sans véritable concertation préalable, une doléance de taille à faire remonter.

Le maire a bien une proposition, qu’il craint être impopulaire pour compenser la disparition éventuelle de l’octroi de mer : « Il faut remettre en service la vignette auto, qui permettra de promouvoir les transports en commun, et de prendre une mesure écologique ».

Le Débat national vient solliciter les maires « à un moment où ils sont tous en campagne pour 2020 », pas sût donc qu’à Mayotte il y ait un écho.

Les maires comme la préfecture se posent en « facilitateurs », mais on ne sait pas encore de quoi… C’est Etienne Guillet, le directeur de cabinet du préfet, qui est nommé référent pour Mayotte.

« Le président Macron veut recevoir l’ensemble des maires ultramarins le 1er février », indique-t-il.

Anne Perzo-Lafond

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