Me Idriss donnait lecture de la motion des avocats du barreau de Mayotte (Lire Motion journée Justice morte 11 avril 2018) en soutien au mouvement national Journée Justice morte contre la réforme « Chantier de la Justice » du gouvernement.
Ces auxiliaires de justice ont constaté que depuis l’ouverture du « Chantier », la Conférence des bâtonniers n’a pas été sollicitée. Me Idriss faisait état d’une réforme qui ne poursuit « qu’une logique purement économique », avec notamment « la suppression de certaines juridictions, et la fusion des Tribunaux d’Instance (TI) et de Grande Instance ». Son vis-à-vis, Daniel Rodriguez qui présidait l’audience, buvait du petit lait en tant que président du TI.
L’ordre des avocats exprime donc son inquiétude, « il y a une volonté de déjudiciarisation à grande échelle, avec une privatisation de la justice, et une dématérialisation qui aboutira à la fin des audiences et un traitement robotisé des affaires ». Aussi sympathique soit-il, personne n’a en effet envie de se voir défendre par C-3PO !
L’avocat appelle « à Mayotte aussi, à ne pas baisser la garde », « les droits de la défense et des victimes ne sont pas garantis », et cela même, « alors que la France est un des pays européens a avoir un des budgets justice les plus réduits. » Toutes les activités en matière civiles et pénales ont donc été boudées par la défense. Il regrettait ensuite que les magistrats n’en aient pas fait autant, « malgré leur soutien apporté au mouvement. »
Une motion qui n’a été adoptée que le 10 avril, « je regrette que les justiciables se soient déplacés », se tournait-il vers les personnes assises sur les bancs de la salle d’audience.
Les grosses affaires étaient toutes renvoyées, seules étaient retenues celles où n’intervenait pas d’avocat.
A.P-L.
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