Ils étaient 30 conseillers municipaux ce jeudi soir à être réunis pour donner naissance à l’Intercommunalité de Petite-Terre. Une première qui ne réussira qu’avec une gestion rigoureuse, ainsi que l’expriment les deux maires.
C’est en terre Pamandzienne qu’est née la première intercommunalité mahoraise. Un signe que si le projet est porté depuis le début par Said Omar Oili, le maire de DzaoudziLabattoir, son ambition est également partagée par son homologue Mahafourou Saidali.
Les 15 conseillers municipaux de chaque commune avaient répondu présents au rendez-vous de l’élection du conseil communautaire de la communauté de communes de Petite Terre.
Et c’est Mahafourou Saïdali, candidat unique, qui en a été élu le président : « tout en étant très ému, je mesure la tâche et les enjeux de cette intercommunalité à fiscalité propre », et en remerciant Said Omar Oili pour sa confiance, rappelait que les élus étaient là pour montrer l’exemple. « Nous avons intérêt à nous investir énormément, nous allons bénéficier de fonds pour le fonctionnement, tout le monde nous observe à Mayotte et à Paris. Nous avons un devoir de réussite ».
Son vice-président, élu à l’unanimité, est logiquement Saïd Omar Oili. Les autres vice-présidents et les membres du bureau ont également été élus. Le maire et conseiller général de Dzaoudzi-Labattoir ne cachait pas son émotion et parlait d’une page de querelles entre les deux communes qui venait de se tourner : « c’est ensemble qu’on peut bâtir Petite-Terre et construire l’avenir de nos enfants ».
« Une vision commune du développement de Petite-Terre »
Les deux maires ne veulent pas perdre de temps puisqu’ils réunissent tout ce petit monde dès demain, en présence du bureau d’étude Mensia qui les conseille, « parce que toute politique aussi bonne soit elle, si elle n’est pas expliquée, n’est pas durable », nous glissait Saïd Omar Oili.
C’est donc un aboutissement rapide d’un combat politique mené en commun par les deux hommes, à peine un mois après les élections municipales : « cette intercommunalité aurait dû voir le jour depuis longtemps si Labattoir n’avait pas bloqué », glisse Saïd Omar Oili à l’intention de son prédécesseur.
Au cours des échanges de ce vendredi, seront précisés les champs d’action de la communauté. Aménagement, entretien des routes et des écoles, éclairage public, et les compétences de chaque commune seront évalués. Le personnel sera redéployé en fonction des besoins, « il faut maîtriser la masse salariale, il n’est pas question de créer une troisième administration », nous explique le représentant du cabinet Mensia, approuvé par le maire de Dzaoudzi.
C’est la solidarité entre les communes qui est recherchée, « une vision commune du développement du territoire, de l’implantation d’un hôpital, du parc de logement, etc. Nous ne sommes plus en compétition, mais complémentaires ».
Un propos qui va dans le droit fil de celui du président de la République qui, devant les journalistes, donnait ce jeudi sa vision d’une intercommunalité également vectrice de « lutte contre l’exclusion sociale ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte