«Il n’y a pas de monopole officiel de Total à Mayotte. Il faut mettre un terme à cette idée qui est fausse et les élus du Conseil départemental le savent très bien». Nicolas Favre attaque très directement son entretien avec le JDM, ravi que la question qui revient si souvent dans les conversations actuellement, lui soit directement posée. «Il y a 15 ans, le département qui était propriétaire des stations les a cédé à Total. C’était en 2003. Mais il n’y a pas de délégation de service public (DSP) ou de monopole. Qui veut venir investir à Mayotte, construire un dépôt pétrolier à Mayotte peut le faire. Nous sommes arrivés les premiers, c’est tout.
Le JDM: Mais du point de vue économique, peut-il y avoir un 2e acteur ?
NICOLAS FAVRE : «Mayotte est un marché très petit qui nécessite des installations qui peuvent supporter beaucoup plus d’activité. Ca rend la situation compliquée. Mais être seul n’est pas facile pour autant. Total est habitué à être présent sur des marchés très concurrentiels et plus matures. Ici, nous avons 7 stations et pas de concurrence. Tout est plus compliqué car il faut être présent sur toute la chaîne, le stockage, le transport, la distribution… sauf le raffinage. A La Réunion, par exemple, qui est un marché 10 fois plus grand, des professionnels gèrent les stations, il y a des transporteurs de matières dangereuses… Ici, nous sommes présents sur tous les métiers, tous les maillons de la chaîne.
Le JDM : C’est ce qui rend les négociations avec les salariés si compliquées actuellement ?
NICOLAS FAVRE : C’est en tout cas la raison pour laquelle nous avons fait deux types de propositions pendant cette grève. Nous avons approuvé des points qui concernent l’ensemble des salariés, comme des indemnités kilométriques parce qu’on sait que ça peut être compliqué de se déplacer à Mayotte. On a aussi travaillé sur les primes d’ancienneté. D’autres points sont plus spécifiquement centrés sur certains métiers dans l’entreprise. Par exemple, nous avons souhaité étendre les horaires d’ouverture des stations de 6h à 21h. Nous avons proposé des primes pour les salariés qui travailleraient après 18h. C’est une compensation financière pour ceux qui travaillent le soir tout en apportant un meilleur service aux clients. Tout ça mis bout à bout, ça fait de l’argent pour l’ensemble des salariés.
Mais répondre à une revendication salariale d’une augmentation de 15% globale, alors que les niveaux de salaire sont discutés tous les ans lors des NAO (négociations annuelles obligatoires) et que les dernières ont été signé en février… C’est compliqué, et encore une fois, on a fait des propositions conséquentes.
Le JDM : Combien est payé actuellement un pompiste à Mayotte ?
NICOLAS FAVRE : Tous les salariés sont au-dessus du salaire minimum indiciaire de la convention collective… Si les gens connaissaient les salaires des pompistes, ils seraient surpris !…
Le JDM : Depuis l’intervention des gendarmes samedi soir pour lever le piquet de grève au dépôt de Longoni, parvenez-vous à approvisionner correctement les stations ?
NICOLAS FAVRE : Sur l’intervention tout d’abord, je rappelle que Total accorde beaucoup d’importance au dialogue social et qu’on respecte le droit de grève. Mais il faut aussi respecter le choix et la liberté des salariés de travailler et ne pas bouleverser à ce point-là l’activité de l’île.
Depuis samedi soir, on peut approvisionner les stations-services et les clients professionnels. On a par exemple réussi à ravitailler les bus Matis, c’était quelque chose d’important. Mais ça nous pose aussi beaucoup de problèmes parce qu’on ne peut le faire que sous la protection des forces de l’ordre.
Le JDM : En revanche, depuis l’intervention de la gendarmerie, on ne parle plus de nouvelles négociations?
NICOLAS FAVRE : Nous, on est toujours disposé à discuter. On attend, sous l’égide de la DIECCTE qui nous permet de tenir ces réunions, de relancer ces négociations qui nous permettent d’avancer et de sortir de cette situation.
Le JDM : Vous êtes surpris de voir à quel point vous êtes au cœur de l’activité de Mayotte? En une semaine, l’économie est paralysée, le système de santé en pleine crise…
NICOLAS FAVRE. On est profondément conscient de notre mission. C’est pour ça qu’on s’est d’abord fortement mobilisé pour décharger le pétrolier. C’était très important d’avoir du produit à Mayotte pour ensuite se concentrer sur l’approvisionnement des stations et des clients et continuer à discuter sur des propositions.
Vous savez, Total a des projets importants à Mayotte. On s’apprête à lancer la construction d’un 3e réservoir à Longoni, nous modernisons les stations comme à Dzoumogné où à Chirongui, où les travaux sont actuellement à l’arrêt. Nous avons le projet d’une nouvelle station à Combani… On fait notre maximum pour avoir une logistique et une distribution au même niveau qu’à La Réunion et en métropole. Depuis le mois de janvier, nous avons la même qualité de produit qu’en métropole. Depuis que nous sommes à Mayotte, nous avons investi 80 millions d’euros, et nous ne sommes rentrés dans nos frais !
A l’échelle de Mayotte, nous sommes une PME, avec 160 salariés à Total et 20 à la SMPP, une entreprise à taille humaine, où tout le monde se connaît. On fait confiance en la responsabilité des uns et des autres pour trouver une solution à ce conflit.»
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