Roukia Hanima Ibrahima sur les rythmes scolaires : « Nous sommes en chantier permanent »

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Roukia Lahadji-Hanima Ibrahima
Roukia Lahadji-Hanima Ibrahima

Au sujet des rythmes scolaires, Chirongui est montrée en exemple par le vice-rectorat, alors que des parents de la commune manifestaient, qu’en est-il ?

Les rythmes scolaires, ça fonctionne. Cela ne s’est pas fait sur une année, c’est un travail mené depuis 2008, et pas seulement sur les rythmes scolaires mais aussi sur l’état des écoles. Nous avons commencé par rénover des écoles. Nous travaillons avec les parents, après, mon rôle, c’est de recruter pour accompagner les enfants.

Est ce que toutes appliquent les rythmes scolaires ?

Pas toutes. Seulement les écoles qui ne sont pas en rotation, qui ont été rénovées et où l’on a construit des classes. A Poroani 2, l’école est équipée, il y a un réfectoire, les rythmes scolaires s’appliquent. A l’école maternelle de Chirongui 1, on a 11 divisions et 7 Atsem, il y aura les rythmes scolaires le jour où on aura construit les 6 salles de classe qui manquent. Mais à l’école primaire Chirongui 1, jusqu’en 2017 il n’y avait pas les rythmes scolaires. Mais on a construit 4 salles de classe, les parents ont demandé des frigos et des fours à micro-ondes, et j’en ai acheté et pris du personnel. On y applique les rythmes scolaires depuis la dernière rentrée.

Les écoles en rotation constituent un frein technique. Le manque de personnel est un frein humain. Mais ici, on a le personnel. Parfois il y a les parents qui bloquent, qui disent non à tout. C’est une minorité.

Concrètement là où ça fonctionne, comment cela se passe-t-il ?

Ce sont les parents qui amènent leur fiche d’inscription périscolaire, avec les horaires qu’ils veulent, et je peux vous dire que les parents inscrivent. Pour Chirongui 1 on a une cinquantaine d’enfants, soit 20 à 25% du total des élèves.

Le manque de cantines et les conditions de repas sont un sujet récurrent…

A Poroani, un repas chaud est fourni aux quelque 170 élèves. Seuls 80 enfants sont inscrits. Comme quoi même quand il y a un réfectoire, tout le monde n’y inscrit pas ses enfants. A Tsimkoura, les parents fournissent les repas et on les réchauffe et on les sert. Là, le réfectoire est en cours de construction et sera opérationnel à la rentrée prochaine.

Quelles activités sont proposées aux enfants ?

Il y a de tout de tout de tout ! Du dessin, des activités sportives, de la lecture. Il y a même des Lachi. C’est un jeu d’enfants. Avant, comme on n’avait pas de poupées, on les fabriquait nous même. Le lachi, c’est un tout petit ballon fabriqué en feuille de coco, c’est du patrimoine pour nous. Ils ont aussi fait des cerfs-volants en coco. On a également intégré des contes de nos anciens, c’est notre culture et c’est bon pour l’ouverture d’esprit des enfants. Ensuite il y a les tablettes et ordinateurs. Il faut de tout, pour l’ouverture d’esprit.

Mais quoi que l’on fasse, ceux qui n’en veulent pas seront toujours contre. C’est normal. C’est comme votre journal, il y a des gens qui aiment et d’autres pas. Mais vous n’allez pas baisser les bras, continuer à vous améliorer au quotidien. Nous, c’est pareil, nous sommes en chantier permanent pour améliorer la qualité d’accueil de nos salles de classe.

 

Propos recueillis par Y.D.

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