S. Omar Oili sur le blocage du bureau des étrangers : « Faisons plus de pédagogie que de démagogie »

Alors que le service des étrangers entame son 3ème mois de blocage, un élu Mahorais s’insurge. Pas besoin de jouer longtemps aux devinettes, puisque Saïd Omar Oili a été le seul à refuser de recevoir vendredi ce groupe de femmes qui bloquent ce service préfectoral, venues pour faire pareil avec sa mairie de Dzaoudzi Labattoir. Avant de s’envoler pour Paris, il nous a donné ses raisons.

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Saïd Omar Oili : "Nous pouvons être facilitateurs"

Lorsque les femmes sont venues pour entendre le président de l’Association des Maires de Mayotte, « parce qu’il ne s’était pas positionné », nous avait expliqué Safina Soula, du collectif des citoyens, elles ont trouvé une mairie de Dzaoudzi Labattoir hyper protégée par les gendarmes : « Quand elles sont arrivées, je leur ai demandé de constituer une délégation en me présentant une plateforme de revendications, ce qu’elles ont refusé de faire. Au delà de cela, ce que je veux faire passer comme message, c’est qu’on ne bloque pas un service public, ça, je ne l’accepterai jamais ! J’avais donc positionné les forces de l’ordre et la mairie n’a pas été bloquée ».

Il reproche à ses pairs élus un manque de courage, « il faut plus de pédagogie que de démagogie, et rappeler les règles du jeu, sinon c’est la cacophonie ». Sur le blocage du service des étrangers dans l’esprit d’instaurer un rapport de force avec le président Azali, il sourit, « je suis déçu par la jeune génération qui met facilement les mamies en avant. La situation a évolué, pourquoi ne viennent-ils pas en Petite Terre voir la ronde continuelle des bus de reconduites à la frontière. De plus, le travail de la préfecture est en cours sur les zones d’habitat illégal. Il faut arrêter de bloquer les administrations et se mettre au travail. »

Le président de l’intercommunalité de Petite Terre part à Paris justement pour obtenir des subventions dans le cadre du plan « Action cœur de ville » destiné à améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes et conforter le rôle de moteur de développement du territoire de ces dernières : « Il est doté de 5 milliards d’euros sur le plan national d’ici 2022, et nous sommes éligibles. Nous avons obtenus 5 millions d’euros de l’AFD, il faut travailler pour donner espoir à la population de la commune. »

Il a commencé à évoquer sa position sur Mayotte la Première TV vendredi, « des amis m’ont dit, ‘tu viens de te flinguer politiquement’, mais je m’enfiche ! Il faut arrêter la démagogie, sans quoi cette île sera en perdition ». La mairie de Dzaoudzi a ouvert normalement ce lundi matin.

A.P-L.
Lejournaldemayotte.com

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