Deux Français tués à Nosy Be

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Deux Français soupçonnés de trafic d’organes ont été tués ce jeudi 3 octobre par des émeutiers à Nosy Be. Le consulat de France a conseillé à tous les ressortissants français présents à Nosy Be de ne pas se déplacer et à ceux qui ont prévu de s’y rendre de « différer provisoirement leur visite ».

Depuis hier, l’île malgache est le théâtre de violentes manifestations dirigées contre les forces de l’ordre mais également contre les vasahas (les étrangers), événement rarissime dans cette destination très prisée par les touristes. La presse locale relate des heurts qui, hier, auraient fait au moins un mort et plusieurs blessés. « Six maisons, un commerce et un camion appartenant à des gendarmes ont été incendiés par la foule » explique l’Express de Madagascar.

Soupçon de trafic d’organes

Selon le quotidien malgache, les événements se sont déclenchés après l’interpellation d’un homme par des habitants de Nosy Be. La foule affirmait avoir pris cet individu « en flagrant délit » de trafic d’organes. L’homme était soupçonné de transporter une glacière dans laquelle se trouvaient des organes humains appartenant à « un enfant de sept ou huit ans qui n’avait plus donné de signe de vie depuis vendredi. »

Tandis que le suspect était conduit au commissariat, la rumeur a parcouru la ville d’ordinaire paisible. Ces soupçons d’enlèvement, de meurtre et d’acte de barbarie ont rapidement enflammé la foule. «Quelque 300 personnes en furie» ont décidé de prendre pour cible le poste de police.

Les forces de l’ordre ont alors utilisé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la manifestation. Elles auraient également procédé à des tirs en l’air et c’est une balle perdue qui aurait touché un jeune manifestant, le touchant mortellement.
Des appels à la vengeance ont maintenu Hell-ville sous tension toute la soirée d’hier, des échanges de tirs entre des manifestants et la police auraient été entendus dans le chef-lieu. Selon plusieurs témoignages, les manifestations se poursuivaient encore aujourd’hui avec de nouvelles tentatives d’assaut contre des locaux de la gendarmerie de Nosy Be.