Politique de santé : les maires devront s’impliquer

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Le premier Contrat local de santé de Mayotte vient d’être signé entre l’Agence régionale de santé et la mairie de Mamoudzou. Il propose un outil de gestion communale de la politique de Santé.

Les borne-fontaines garantissent l'accès à l'eau
Les bornes-fontaines garantissent l’accès à l’eau

Comme son nom l’indique, le Contrat local de santé (CLS) est destiné à répondre aux besoins de santé en développant  les réseaux existants au plus prés de la population, en particulier vers les plus démunis. Chantal de Singly, à la tête de l’ARS Océan Indien rassure son auditoire : « nous y travaillons depuis longtemps ! Lutte antivectorielle, prévention et dépistage font partie de nos actions, mais nous serons meilleurs en travaillant en partenariat avec la commune ».

Mouhoutar Salim, chargé de mission ARS OI, défend l’idée : « les acteurs comme Repema (périnatalité), Redeca (dépistage cancer), la Caisse de Sécurité sociale ou IREPS (éducation et promotion de la santé) ont participé à la réflexion de ce CLS qui est le chombo (coupe-coupe) qui permet de construire la Politique régionale de Santé ».

Avec ses 57 281 habitants et ses 9 villages, Mamoudzou est décrite par son sénateur-maire, Abdourahamane Soilihi, comme une commune en pleine croissance économique « liée aux transferts financiers de l’État et de l’Europe », mais aussi démographique, « accentuée par l’arrivée des nouveaux habitants », c’est-à-dire d’une population étrangère en situation irrégulière. « Concentration de quartiers insalubres, conditions de logement dégradées » le tableau qu’il en dresse appelle effectivement une réaction. Le maire a choisi de cibler la commune de Passamainty.

Un outil formidable… s’il est utilisé

Après deux ans de gestation, la signature de ce vecteur proposé par la loi Hôpital, Patient, Santé Territoire de 2009,  a donc eu lieu ce mercredi 9 octobre 2013. Ce Contrat local de santé n’est en fait qu’un accompagnement par l’ARS de la commune sur les actions qu’elle mettra, ou voudra bien mettre, en œuvre dans  les domaines de l’hygiène et de la santé publique. « Dans le cadre de la promotion-santé auprès des jeunes, un animateur sera à la disposition des initiatives locales » signalera d’ailleurs Marie-Hélène Lecenne, directrice de la délégation de l’ARS Mayotte. Il est prévu que la

Chantal de Singly: "travailler main dans la main avec les communes"
Chantal de Singly: « travailler main dans la main avec les communes »

commune multiplie l’implantation des bornes-fontaines.

Les compétences nouvelles attribuées aux mairies dans le cadre de la réorganisation fiscale seront également épaulées par l’ARS. Mais sans implication du premier magistrat, rien ne se fera… un parfait argument électoral à 5 mois des élections municipales, et qui permettra peut-être que se concrétise cette politique communale de santé.

Les moyens d’action se limitent « aux locaux, matériels et équipements existants », mais Chantal de Singly compte également allouer 150 000€ du Fonds d’Intervention Régionale pour les CLS de Mayotte »… sur les 25M€ du FIR de l’ARS Océan Indien.

La gouvernance est présidée par la directrice de l’ARS Océan Indien, la mairie de Mamoudzou, le préfet et le président du conseil général. Un suivi annuel est prévu.

Les autres communes de Mayotte potentiellement intéressées sont Pamandzi, dont le maire est la doctoresse en médecine Ramlati Ali, Mtsamboro et Koungou.

Anne Perzo-Lafond