La course mahoraise de plus de 65km du Nord au Sud de Grande Terre va vivre sa 4e édition dans sa formule trail ce week-end. A deux jours de l’épreuve, présentation du Mahoraid 2014 avec Stéphane André, organisateur de l’événement avec l’Agence Ilop Sport.
Le JDM : La quatrième édition du Mahoraid a lieu ce samedi. C’est maintenant un rendez-vous installé.
Stéphane André : Le rendez-vous est en effet bien installé. C’est la 4e édition pour la formule Trail, mais il existait bien avant avec une formule multisports qui se déroulait sur trois jours. Cette formule avait déjà connu une dizaine d’éditions.
Le JDM : Le Mahoraid est un rendez-vous reconnu et pourtant, l’organisation n’est pas toujours facile.
Stéphane André : C’est le lot commun de toutes organisations, il faut par exemple boucler un budget. Notre partenaire SFR s’est désengagé, c’est donc Colas qui a pris le relai. L’entreprise a des coureurs parmi ses salariés aussi bien à Mayotte que dans l’Océan indien et elle était déjà partenaire des éditions précédentes. Ca nous a permis de finaliser le budget.
En revanche, nous n’avons aucune aide publique, ce qui reste très étonnant. Partout en France, les collectivités ou les comités du tourisme épaulent ces événements car c’est à la fois une mise en valeur du patrimoine naturel, une belle promotion de la destination et puis ça fait aussi venir des coureurs pour la gagne. C’est dommage mais ça ne m’empêche pas de faire venir 35 coureurs de La Réunion.
Le JDM : Vous avez tout de même des partenaires locaux ?
Stéphane André : Bien sûr, nous avons un joli tour de table avec de nombreuses structures privées qui nous soutiennent. Cette année, nous avons également bien travaillé avec la Direction de la jeunesse et sport (DJSCS). Nous avons pris une thématique précise qui était la marche des bouénis. Pour la première fois, sur certaines portions du parcours, les femmes vont pouvoir marcher en marge de la course. On trouvait que c’était une bonne idée qui pouvait enrichir l’événement. David Hervé de Jeunesse et sport à Mayotte et Véronique Victoire chez Ilop ont vraiment fait en sorte que ça soit un beau rendez-vous.
Le JDM : Venons-en à l’épreuve proprement dite. Le parcours est le même que l’an dernier ?
Stéphane André : C’est exactement le même tracé que l’année dernière, un tracé remarquable parce qu’il emprunte essentiellement des pistes. On est à 90% de course sur des sentiers, on est vraiment immergé dans la nature mahoraise. Ca a aussi un inconvénient, la piste a été rendu un peu difficile par endroits par le passage du cyclone Hellen et les nombreuses intempéries que Mayotte a connues.
C’est un beau parcours qui s’apparente à ce qu’on peut trouver en Métropole avec beaucoup moins de dénivelé qu’à La Réunion.
Le JDM : La course n’est pas seulement accessible aux amateurs de podium. C’est aussi, souvent, un défi personnel pour des coureurs moins aguerris.
Stéphane André : Ca peut-être aussi un bel entrainement pour ceux qui préparent de grands rendez-vous métropolitains. On va avoir Jean Eddy Lorret et Modeste Perrault qui ont gagné la Mascareigne masculine et féminine (les 70km du Grand raid) et d’autres coureurs reconnus à La Réunion. Mais il y a aussi les coureurs mahorais qui sont difficiles à battre, comme Ouildane Idrissa, vainqueur l’an passé, ou Soulaima Riziki, parce qu’ils connaissent le terrain par cœur et ils ont une bonne capacité à encaisser le parcours. Il devrait donc y avoir une belle bagarre en tête de la course.
Sur 65 km, il y a 2.000 mètres de dénivelé mais c’est un parcours «casse-pattes». Ca monte et ça descend tout le temps. Plus la chaleur. Du coup, les conditions sont plus difficiles pour ceux qui mettent plus de temps.
Le départ se fait samedi à 3 heures avec une prise de dossards à partir d’une heure accompagnée d’un petit-déjeuner. Ca reste une épreuve conviviale avec 200 engagés plus les bouénis. J’espère simplement que nous n’aurons pas de débalisage comme ça s’est déjà produit. Mais on a prévu des ouvreurs.
Entretien par Rémi Rozié
Le Journal de Mayotte