Délinquance: les entrepreneurs demandent une réunion de crise

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C’est le ras le bol dans la banlieue sud de Mamoudzou: vols, dégradations, habitants et commerçants s’organisent et veulent dénoncer l’insécurité croissante dont ils sont les victimes.

Suspension de la vente de poisson pour Cap'tain Alandor
Suspension de la vente de poisson pour Cap’tain Alandor

Depuis plusieurs jours, Cap’tain Alandor ne livre plus son poisson. C’est que Régis Masséaux s’est mué en Capitaine Haddock en décidant de frapper fort : «Samedi dernier mon magasin de Doujani a été cambriolé et dévasté. Et en mars, j’en ai eu pour 11.000 euros de dégâts sur mon camion!» Le véhicule avait été volé pour transporter des scooters recelés, et avait eu la carrosserie arrachée.

Après un rapide calcul, les dégradations lui demanderaient de provisionner 1.000 euros par mois pour être sûr de faire face, « pas tenable !»

Il a donc pris une première décision, celle de faire souder les portes du magasin tant qu’il n’est pas rentré à Mayotte, « j’ai mis mes salariés en congés ».

Et lundi, dès qu’il aura posé le pied sur l’île, il promet une action commune avec d’autre entrepreneurs, comme le restaurant la Guinguette qui a été de multiples fois victime de cambriolages ou le Panna Cotta : «Je ne sais pas encore sous quelle forme, mais nous demanderons en tout cas une réunion de crise».

Une réaction que ne manquera pas d’interpeller les services de l’Intérieur qui préparent la visite du ministre à Mayotte le 19 juin, en préambule de celle du président Hollande en juin. Elle fait écho au ras le bol des habitants de Tsoundzou qui se plaignent de nombreux vols le week-end.

En attendant, celui qui écoule 90 tonnes de poissons par an sur le territoire, notamment au BSMA, à certains lycées et à plusieurs restaurants, ne distribue plus ses produits. Le banc de Jumbo est vide.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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