Economie: rien de délirant en 2013

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Pas de révolution économique en 2013, pas de secteur producteur boosteur du développement, pas de catastrophe non plus, mais un attentisme de la part des entreprises et des habitants face aux évolutions institutionnelles.

Petite et Grande TerreL’édition 2014 du rapport sur l’année 2013 de l’IEDOM (Institut de Développement des Départements d’OUtre-mer) est sortie ce lundi. Condensé de chiffres, données, évolution de données économiques du territoire, c’est un utile repère pour les économistes. Tous les autres se contenteront de l’avant-propos qui résume l’activité économique de l’île sur l’ensemble de l’année 2013, au bémol prés que depuis fin décembre 2013, certaines choses ont évolué.

En revanche, d’autres pas du tout puisque, déficit de statistiques n’aidant pas, le rapport reprend le PIB (Production Intérieure Brute, richesse du territoire) 2009, « Mayotte ne disposant pas de comptes économiques régionaux contrairement aux autres DOM », en rappelant qu’il est cinq fois plus faible que celui de la métropole, à un tiers de celui de La Réunion, mais 12 fois plus élevé que celui d’Union des Comores. Idem pour l’Indice de développement humain (IDH), estimé en 2005 (!), et qui place Mayotte au 107ème rang mondial, la Guyane était 73ème en 2011.

En dehors de ces données que nous ne découvrons pas, on apprend que l’année 2013 enregistre à Mayotte une amélioration de la conjoncture économique et du climat des affaires qui se ralentit toutefois en fin d’exercice, en raison des inquiétudes manifestées par les agents économiques à l’approche des changements institutionnels, économiques et fiscaux intervenus au 1er janvier 2014. « Mayotte fait sa crise d’adolescence ! » avait constaté la ministre George Pau-Langevin la semaine dernière.

Diminution de l’épargne

Le climat des affaires était morose au lendemain des évènements sociaux de 2011, il s'est redressé depuis, avec un infléchissement en fin d'année 2013
Le climat des affaires était morose au lendemain des évènements sociaux de 2011, il s’est redressé depuis, avec un infléchissement en fin d’année 2013

L’économie mahoraise tourne autour de deux moteurs de croissance, la commande publique et la consommation des ménages. On a vu que le premier est plus enrayé que ne le laisse penser ce rapport puisque les estimations de la commande publique viennent d’être réduite de moitié. La consommation des ménages en revanche « présente de timides signes de reprise dans un contexte de hausse modérée des prix en 2013 ».

Le gros problème demeure le marché de l’emploi, « peu dynamique et marqué par une insuffisance de l’offre et des qualifications professionnelles existantes ».

Toujours en dehors du secteur agricole, l’ensemble des secteurs économiques est plutôt bien orienté.

Particularité cette année, la collecte d’épargne s’inscrit, pour la première fois depuis quatre ans, en baisse. Pas très rassurant quand on sait que cette collecte conditionne les crédits que les banques octroient par la suite.

Selon l’IEDOM, le financement de l’économie par le système bancaire de la place est resté dynamique en 2013, en dehors des crédits aux ménages qui reste au même niveau que 2012.

À l’aube de son accès au statut européen de Région ultrapériphérique (RUP), « Mayotte est le territoire le plus pauvre de France et l’une des régions les plus pauvres d’Europe », conclut l’IEDOM qui rappelle que pour arriver à se structurer grâce aux fonds européens, des projets cohérents devront être portés par des collectivités locales aux finances assainies.

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

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