Ebola, « au cas où ! »

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Le staff de ce que Mayotte compte de décideurs en matière médicale et de dispositif de lutte contre le virus Ebola, s’était réuni ce mercredi face à la presse. Il s’agissait de rassurer et de parler de prévention.

Ebola sous les feux de l'actualité
Ebola sous les feux de l’actualité… le préfet de Mayotte se soumet aux questions des journalistes

Alors que le virus frappe durement la Sierra Leone, la Guinée et le Libéria, des mesures de prévention et un dispositif de prise en charge ont été élaborés par les autorités sanitaires françaises, et déclinés à La Réunion et Mayotte. Si les trois pays cités totalisent 13 241 cas, dont 4 950 décès, la France n’a pour l’instant pas été inquiétée, l’océan Indien non plus.

Mayotte, aux portes de l’Afrique, pourrait être considérée comme en première ligne, surtout que le virus vient de faire ce mercredi une deuxième victime au Mali.

Beaucoup d’éléments rassurants sont malgré tout à prendre en compte. Le contrôle du risque épidémiologique au Nigeria et au Sénégal tout d’abord, prouve qu’en adoptant le protocole pour les soignants et les malades, et en mettant en place des mesures d’hygiène, le combat peut être gagné.

Ensuite, les passagers en provenance des pays concernés « qui arrivent tous à Roissy », commente le préfet Seymour Morsy présent à la conférence de presse, sont étroitement surveillés par des prises de température et des tests.

Rituels funéraires

Anne Rousselot-Soulière, Seymour Morsy, Juliette Corre (ARS) et Sabine HENRY (Cellule de veille)
Anne Rousselot-Soulière, Seymour Morsy, Juliette Corre (ARS) et Sabine HENRY (Cellule de veille)

La maladie à virus Ebola, extrêmement grave puisque mortelle, se manifeste par l’apparition brutale d’une fièvre supérieure à 38°, une faiblesse intense, des maux de tête et une irritation de la gorge. Des symptômes suivis de vomissement, diarrhées, éruptions cutanées et, dans certains cas, d’hémorragies.

Il ne se transmet pas par voie aérienne, mais par contact avec des liquides corporels, sang, selles, vomissures, des personnes ou animaux malades ou morts. Ce qui était le cas dans certains pays d’Afrique au cours des rituels funéraires.

En cas de doute, les personnes de retour d’une de ces zones à risque qui présenteraient ces signes dans les 21 jours, doivent appeler le SAMU au 15, « ils sont formés à repérer les cas suspects. Le Centre hospitalier de Mayotte assure la meilleure couverture possible vers les dispensaire et notre centre à Mamoudzou, au cas où », indique Anne Rousselot-Soulière, Directeur adjoint du CHM.

Évacuation par avion sécurisé

Pancartes informatives à la barge
Pancartes informatives à la barge

Si la collaboration est entière avec le CHU de La Réunion, il n’y a pas de coopération accentuée avec l’hôpital El Maarouf de Moroni (Grande Comore). « Le malade n’est pas contagieux pendant la période d’incubation qui est de 2 à 21 jours », explique-t-on.

Un élément qui restreint le risque pour Mayotte selon le préfet Seymour Morsy qui rajoute qu’« il est plus facile pour un Guinéen qui voudrait demander l’asile à la France de s’y rendre directement par le nord de l’Afrique que de cibler Mayotte ».

Une intervention sera de toute manière faite auprès des équipes de la Police aux Frontières, en particulier les agents qui interpellent les kwassas.

La première des précautions est bien sûr de ne pas se rendre dans un des pays touchés. Malgré les risques infimes comme l’ont répété les intervenants au cours de la conférence de presse, si un cas se présentait, il serait isolé dans une pièce du CHM mobilisée à cet effet, puis évacué vers La Réunion par avion militaire sécurisé.

Aucun médicament n’est actif contre ce virus et les vaccins n’en sont qu’au stade de test, « on en saura plus en janvier ».

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

 

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