Mairie de Koungou: tensions autour du statut des agents de collecte des déchets

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La tension est montée à la mairie de Koungou bloquée depuis ce mardi matin par les agents. Toujours en cause, le passage des agents de la collecte des déchets de la mairie au syndicat unique SIDEVAM 976 présidé par le maire. Aprés trois semaines de mouvement, ils viennent de lever la grève.

Un camion bmoque l'accès à la mairie
Un camion bloque l’accès à la mairie

La fin du mois et le versement, ou non, des salaires a cristallisé de nouveau la grogne des agents de collecte des déchets à Koungou. Lorsque les employés de la mairie ont voulu se rendre dans leur bureau ce mardi matin, la porte était fermée, « même mieux, scellée », nous indique l’un d’entre eux.

Les 33 agents de la mairie protestent toujours contre leur transfert vers le syndicat unique de collecte et de traitement des déchets, le SIDEVAM 976, craignant de perdre des avantages ou de retomber dans un nouveau piège intercommunal à la gestion aléatoire, « on l’a vu avec le SMIAM », appuie Foumbou Ahmed le délégué CGT Ma.

Leur mouvement de protestation avait débouché le 6 novembre sur une grève illimitée. Le maire, Assani Saindou Bamcolo, avait averti : « les jours non travaillés ne seront pas payés ». Il a tenu parole, seuls 5 jours ont été comptabilisés, « mais nous n’avons toujours pas reçu de paiement », protestent les grévistes.

A la mairie, où on s’est attaché les services de la société privée MAP pour ramasser les déchets, on fait les comptes : « cette prestation nous coûte 3 fois moins cher que les charges salariales habituelles des 33 agents »… La grève enrichirait presque la collectivité.

Service minimum ce mardi

Blocage par les grévistes
Blocage par les grévistes

Une réunion était prévue ce matin à 9 heures, et l’officier de  gendarmerie, venu ce mardi matin pour tenter de renouer le dialogue entre les parties, n’a pu que constater le blocage de la porte, « nous l’avons levé, le personnel de l’état civil peut travailler », nuancent les grévistes qui prouvent leur bonne foi en ouvrant la porte, « une naissance et un décès ont été enregistrés ».

Le maire lui, serait parti déposer plainte. « Il dit que nous aurions crevé les pneus de camions de ramassage, mais c’est faux ! », indique toujours Foumbou Ahmed.

Si le problème du basculement des agents ne se pose pas dans les autres mairies, « c’est qu’elles avaient toutes un syndicat de zone, nord, centre ou sud, qui avait à l’époque récupéré des agents contractuels qui avaient donc tout à y gagner. Nous, nous sommes titulaires, et nous voulons rester au sein de la mairie. Pourquoi n’aurions-nous pas un contrat de « détaché » pendant une durée limitée. Surtout que la loi sur la pénibilité voudrait que les agents ayant travaillé plus de 10 ans dans ce secteur, soient mutés ».

Un moment, un blocage intentionnel était évoqué à la veille des élections professionnelles qui doivent se tenir jeudi 4 décembre. Pour basculer les agents, le maire doit en effet consulter la Commission technique paritaire qui, faute de vote, ne pourrait pas être constituée, ce qui empêcherait tout transfert.

Les grévistes annonçaient s’installer  dans la durée en fin d’après-midi, « j’ai fait venir ma couette et mon oreiller ! », lorsque le maire est parvenu à négocier la fin du mouvement. Un accord a donc été trouvé pour un début de discussion ce mercredi.

Anne Perzo Lafond
Le Journal de Mayotte

 

 

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