Le BC Mtsapéré gagne la coupe du Fair-Play et un nouveau plateau

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Coupe du fair-play en main, les joueurs du BCM sont passés par le conseil général à leur retour de la Coupe d’Afrique des clubs champions. Jacques Martial Henry annonce 850.000 euros pour un plateau sportif à Mtsapéré.

Le BCM reçu au CG après la CACC
Le BCM reçu au CG après la CACC

«A chaque fois qu’il y a une première, c’est Mtsapéré qui l’a fait !» Mohamed Moindjié, 2ème adjoint au maire de Mamoudzou, n’avait aucun mal à souffler un petit air de chauvinisme dans l’hémicycle du conseil général, ce mardi après-midi. «Nous sommes un canton de champions !» s’exclamait Zaïdou Tavandaï, conseiller général du canton. Bref, c’était un peu les Mtsapérois parlent aux Mtsapérois… mais on peut leur pardonner car le moment était particulier.

A peine descendus de l’avion, les joueurs du BCM de retour de Tunisie étaient venus recevoir les félicitations de l’institution qui a «soutenu énormément financièrement le déplacement», comme le soulignait Jacques Martial Henry avant de reconnaître que ce financement s’imposait comme une évidence : «C’est la 1ère fois dans l’histoire de Mayotte qu’une équipe participe à une compétition internationale».

Le capitaine Aboubacar Madi avec le trophée du fair-play de la CACC
Le capitaine Aboubacar Madi avec le trophée du fair-play de la CACC

Trophée du flair-play

Et précisément, les joueurs et les cadres étaient épuisés par leur voyage mais aussi en pleine décompression après leur quinzaine tunisienne. «Quand tu joues contre le champion d’Egypte et que tu perds de 12 points, tu peux être content de ton match», relevait Daoulab Ali Charif, le président du club, la voix cassée par la fatigue. Un avis partagé par Mohamed Moindjié : «J’ai vu le 1er match, on a pris une raclée mais au fur et à mesure de la compétition, on n’était pas loin.»

Le capitaine tenait fièrement en main le trophée ramené de cette Coupe d’Afrique des nations, celui du fair-play. «On a saluait tout le monde, nos adversaires, les tables de marque, les arbitres, comme d’habitude, explique Aboubacar Madi. Les autres, c’était jouer pour gagner, la compétition et c’est tout.»

Daoulab Charif, épuisé à son retour de Tunis, mais prêt à tirer tous les enseignements de l'aventure
Daoulab Ali Charif, épuisé à son retour de Tunis, mais prêt à tirer tous les enseignements de l’aventure

Les leçons de la quinzaine

Epuisés mais visiblement heureux, hier le moment était encore aux remerciements. Daoulab Ali Charif remerciait ainsi le CG pour les voyages, les joueurs pour les efforts qu’ils font toute l’année et les dirigeants qui gèrent le club «même quand on gagne rien». Le temps des débriefings va commencer. Hier déjà, Daoulab impressionné par le sérieux de l’organisation, remarquait que «Mayotte devrait participer tous les ans à ce genre de compétitions internationales pour apprendre».

Le capitaine Aboubacar Madi reconnaissait volontiers les limites de l’équipe mais également des manques : «Sportivement, c’était difficile. On était confronté aux 11 meilleures équipes d’Afrique avec des joueurs qui sont très grands. Franchement, il y avait deux équipes qu’on pouvait accrocher, mais elles étaient dans l’autre groupe. On était dans le groupe de la mort !» relevait-il.
«Jouer 7 matchs en 10 jours, c’est pas évident, surtout quand on part sans staff médical. Les autres, ils ont des médecins, des kinés… Ca fait partie de trucs à pas négliger pour les prochaines grandes compétitions.»

La transmission des ambitions

Au-delà des leçons retenues, Zaïdou Tavandaï se souvenait qu’il faisait partie de l’équipe de football qui a battu pour la 1ère fois La Réunion, en 1979. Il demandait aux hommes du BCM «de restituer au canton et à Mayotte, l’expérience que vous avez vécu en Tunisie», pour que les jeunes nourrissent leurs rêves et leurs ambitions.

La photo de famille dans l'hémicyle
La photo de famille dans l’hémicyle

C’est d’ailleurs dans leur quartier qu’ils sont ensuite partis faire une tournée après les discours. Ils ont ainsi retrouvé leur plateau sportif dans le même état dans lequel ils l’ont quitté. Mais la participation à cette compétition a, semble-t-il, éveillé les consciences.

Le constat est désormais partagé jusqu’au plus haut sommet du conseil général : «L’unique équipement du Baobab est effondré et n’existe plus», a remarqué Jacques Martial Henry. «850.000 euros sont octroyés pour pouvoir investir et réaliser un équipement», a poursuivi l’élu, en espérant une réflexion avec la commune de Mamoudzou pour doter «Mtsapéré d’un équipement sportif digne de ce nom». Avant de faire un vœu : «Vous êtes un exemple. Concentrer nos efforts en votre faveur permettra aux autres municipalités de développer la pratique sportive».
RR
Le Journal de Mayotte

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