« Une existence digne dans nos villages »

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Au cours du week-end « Sada nettoie, et toi ? », la maire de Sada Anchya Bamana, tente de mettre en place une nouvelle vision du quotidien pour les habitants de Mayotte : la propreté comme éthique de vie. Ça urge pour une île qui bat les records de leptospirose.

Anchya Bamana vient de recevoir un sac recyclé des mains de Philippe Moccand
Anchya Bamana vient de recevoir un sac recyclé des mains de Philippe Moccand

Durant ce week-end de nettoyage, la commune de Sada proposait un débat public aux administrés. Outre la maire et son adjoint Harouna Zaïdani, il réunissait l’Agence régionale de Santé (ARS), la Direction de l’Environnement et du Développement Durable, l’IREPS (Instance régionale d’Education et de promotion de la santé) et les filière COREPILE (traitement des piles et batteries), Eco emballage et Eco systèmes.

En préambule, une maquette d’habitation abritant des gîtes à moustique était présentée aux jeunes scolaires avec les risques sur la santé, paludisme, dengue, chicoungougna, et des sacs d’aide au tri présenté par Eco emballage : « ils sont fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées, et seront distribués dans chaque foyer de la commune pour le dépôt de plastique et canettes », explique Philippe Moccand, qui dirige pour Eco emballage la collecte des déchets à Mayotte. Des habitants qui pourront ensuite déverser leur contenu dans les bornes TriO.

Malgré une forte communication, notamment dans les mosquées, peu d’habitants avaient répondu présent.

100 cas de leptospirose par an

Les scolaires autour de la maquette des gîte larvaires
Les scolaires autour de la maquette des gîte larvaires

Ce qui n’entamait en rien la détermination d’Anchya Bamana : « la destruction de la nature, sa pollution notamment par des déchets provoque des maladies cardio vasculaires, des cancers, des maladies respiratoires alors qu’un environnement sain est un outil thérapeutique efficace », et faisant référence aux déchets qui jonchent le sol souvent devant les cases, « nous avons perdu certains réflexes indispensables à une existence digne dans nos villages ».

La première magistrate de Sada, également cadre à l’ARS, en appelait à l’action de tous, habitants, filières de recyclage, associations communales, « le citoyen doit passer de bénéficiaire de la santé publique à participant actif ». Elle compte se tourner vers l’Etat pour la subvention de petites poubelles publiques circulaires.

Moustique et maladiesJulien Thiria, Ingénieur sanitaire à l’ARS revenait sur les risques encourus pour la santé d’une dégradation sanitaire : l’arrivée des rats et des maladies jointes, « l’île a la plus forte incidence de leptospirose en rapport à sa population avec ses 100 cas par an », le risque de saturnisme par diffusion des particules de plomb des batteries de carcasses de voitures…

La présence d’un foundi, Saïd Assani Ndzakou, président de l’association Maesha Msomo wa Meso (La vie et l’Education de demain), était destiné à parler de comportement civique, « dans les madrassas,  nous apprenons aux enfants à avoir un savoir être et un savoir vivre. Nous devons les aider à trouver le lien approprié entre la religion et les habitudes quotidiennes ».

Ce samedi était réservé au nettoyage des rivières, caniveaux et plages alors que dimanche, « on plante ! En mettant en place un vrai plan paysager pour s’inscrire au concours ‘Villages fleuris’ », indique Anchya Bamana.

A Sada, l’avenir de la commune se dessine…

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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