Le 3 février, grève utile ou inutile ?

0
174

C’est la guerre des bannières ! Sous une apparente discorde autour de la seule mobilisation nationale du 3 février, c’est la nature du combat syndical qui oppose l’UNSA et la FSU SNUipp.

Pancarte indexationLa grève nationale lancée par la FSU (Fédération Syndicale unitaire) porte sur le manque d’enseignants de primaire, les classes surchargées, et surtout, le gel du point d’indice des fonctionnaires pour la 5ème année consécutive.

« Trop vague », reproche en substance l’UNSA (Union nationale des Syndicats autonomes) national, qui souligne que « cet appel à la grève illustre une différence de conception fondamentale qui rejoint la différence de conception sur ce qu’est le syndicalisme… et la grève utile ».

Luc Bentz, secrétaire national du syndicat, reproche à la FSU son courrier du 6 janvier à la ministre Najat Vallaud-Belkacem, dans lequel il est fait référence à une défense « des besoins et attente du personnel », au lieu de parler de « la réussite et une meilleure insertion des élèves et des étudiants ». Il en profite pour souligner l’erreur d’adressage qui consiste à reprocher à une ministre de l’Education nationale un gel d’indice qui concerne la ministre de la Fonction publique.

« Langue de bois »UNSA drapeau

Même critique sur la demande de « revalorisation de mission » de la part de la FSU, qui pourrait être plus clairement une revalorisation de salaires, dont la formulation est donc « à ranger dans la xylologie syndicale (de xylos, bois, et logos, langage) ». Une revendication trop pécuniaire donc pour l’UNSA, qui regrette que ne figure pas les problèmes importants comme les tensions budgétaires ou la politique de regroupement des établissements ».

Une revendication jugée trop « Educ nat », alors que les problèmes couvrent le champ de l’ensemble de la fonction publique. Et un manque de clarté, comme le « bilan de la mise en place des ESPE* », sans avoir auparavant un positionnement clair sur « la conception affirmée du métier d’enseignant ».

« Une action patchwork »

Les premières revendications pour l'indexation portées par le SNUipp en mars 2010
Les premières revendications pour l’indexation portées par le SNUipp en mars 2010

En bref, l’UNSA reproche une action « patchwork », « une somme de mécontentements épars et fragmentaires » qui, faute « d’objectifs clairement identifiés », risque de faire perdre aux enseignants une journée de rémunération « pour rien ».

Une critique dure, qu’il explique aussi par la forme d’appel à la grève de la FSU, « une organisation syndicale qui prend une initiative d’action en faisant en sorte de rester seule ».

Le secrétaire départemental du SNUipp mis en cause, Rivomalala Rakotondravelo, ne souhaite pas réagir. Leur tract rappelle les syndicats partants, tous FSU, SNUipp, SNES, SNEP, SNICS, SNUAS-FP, SNUEP, SNETAP, SNUITAM, SNUTEFI, SNPES-PJJ, SNUACTE, SNASUB. Avec un rendez-vous donné devant le vice-rectorat à 8h30.

Des revendications purement mahoraises viennent s’ajouter au mot d’ordre national : la révision du taux d’indexation de 40 à 53% lors de la clause de revoyure annoncée par le gouvernement, les modalités d’intégration des ex-agents du Conseil général dans la fonction publique d’Etat, l’accélération de l’alignement des allocations familiales sur la métropole, un plan ambitieux de construction des écoles et des rythmes scolaires adaptées aux réalités locales.

Alors utile à certains, inutile pour d’autres… chacun se fera sa religion.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

*Ecole supérieure du Professorat et de l’Education (ex Ecole Normale)

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here