« Mayotte île propre », parce que « l’île n’a jamais été aussi sale ! »

Ce n’est ni une action ponctuelle de nettoyage, ni une mobilisation suite à un coup de colère de nouveaux arrivants : l’action que le conseiller général Jacques-Martial Henry veut mettre en place s’inscrit dans la durée et les dispositions de Bruxelles.

On attendait sûrement le vice-président du conseil général en charge du social sur un autre terrain, c’était oublier qu’il était aussi délégué auprès de toutes les structures environnementales.

Et c’est un peu sa marotte : « en 1997, j’étais déjà secrétaire général de la Fédération mahoraise des associations de protection de l’environnement. Nous organisions chaque année la journée de l’environnement. Mais 2004, avec la décentralisation de la préfecture vers le conseil général, a sonné le glas de ces actions. L’île n’a jamais été aussi sale ! »

C’est avec l’appui du président Zaïdani qu’il annonce la création de l’association « Mayotte île propre ». « Nous voulons mobiliser 1,2 million d’euros par an pour des actions en faveur de l’environnement dès cette année ». Une convention pluriannuelle a été signée en 2014, avec un budget de 220 000 euros par an pour l’instant, essentiellement mobilisés par les 95% de financement Etat dans les Contrats Uniques d’Insertion (CUI), « 100 [personnes] recrutés à terme », et 75% dans les 10 emplois d’avenir.

Le maire engage sa responsabilité sur les déchets

L’objectif est de fédérer toutes les associations environnementales, regroupées au sein de trois collèges dans le conseil d’administration : les associations œuvrant dans la biodiversité, les associations villageoises qui interviennent dans la sensibilisation à la propreté, et enfin, les organismes de gestions des déchets. Le bureau d’étude Insidens accompagne pendant 6 mois la mise en place de la structure, « surtout dans notre démarche financière car nous visons les fonds européens ».

Les opérations de nettoyage visent les sites fortement fréquentés, plages, sentiers, « les emplois d’avenir seront formés pour être des ambassadeurs de la propreté à travers les communes, au moyen de stands, d’un minibus, d’interventions dans les médias etc. ». Une « semaine de l’environnement » sera organisée chaque année.

Sans empiéter sur des actions existantes, l’association « Mayotte île propre » souhaite accompagner les maires, « et éventuellement ester en justice en cas de dégradation de l’environnement par une administration, ou un maire qui n’assurerait pas sa compétence de nettoyage car il engage sa responsabilité personnelle », précise l’élu.

On ne peut taxer Jacques-Martial Henry de préparer un coup politique, étant inéligible pour les départementales, « et tout est cadré auprès d’un cabinet comptable pour éviter la prise illégale d’intérêt », croit-il bon de préciser.

Adallah, présent à ses côtés, en sera le trésorier, alors que Samina Mahamoudou, master 2 en gestion de projet et master en développement durable, pourrait en être la chef de projet.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte