Ce n’est même pas une question que se pose le personnel du lycée de Chirongui depuis son constat en juin 2014 de la présence de taux illégaux de toxines dans les sols à proximité de la décharge de la commune. Ses représentants ont lancé une pétition.
Ce n’est pas faute de la part des médias locaux, notamment de l’ancien journal en ligne Malango actualité, d’avoir pendant des années interpellé les autorités lorsque des fumées nauséabondes et douteuses s’échappaient de la décharge…
« Des incinérations répétées et tolérées depuis une vingtaine d’années », ont exposé le public par inhalation « à des doses significatives de polluants reconnus cancérigènes en aérosols (…) mais aussi probablement par l’eau de ruissellement et la nourriture», accuse dans un courrier le personnel du lycée, les élus du conseil d’administration, le bureau SNES FSU. Il était adressé le 28 janvier à la vice-recteur, demandant une information des risques encourus et « la mise en place des comités d’hygiène et sécurité de l’établissement et du rectorat comme la loi les y oblige ».
« Malformations chez les nouveau-nés »
Le porte-parole Emmanuel Dumas déplore de ne pas avoir eu de réponse de la représentation de l’Education nationale, et a initié une pétition : « face à un nombre important de cancers chez les professeurs, nous demandons le passage de la médecine du travail. »
Plus grave, il évoque « un nombre important de malformations chez les nouveaux nés » à Dzoumogné et à Chirongui, « l’établissement est toujours resté ouvert même quand nous étions envahis d’une dense fumée. Or, la présence de PCB et de métaux lourds peut être une explication des problèmes de santé constatés. Nous demandons une décontamination ».
Une pétition est donc lancée, d’autant que l’établissement doit être déplacé sur un site plus proche de la décharge, selon l’enseignant qui évoque une plainte de la préfecture auprès du procureur, « nous demandons à être informés des suites de l’enquête pénale ».
Hamaha, Badamiers, Dzoumogné et Chirongui… les décharges à ciel ouvert, interdites depuis l’année dernière, n’ont pas fini de faire parler d’elles.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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