Un marché public va être lancé pour harmoniser la couverture de l’île en haut débit dans le sud, et commencer un réseau très haut débit. Sur ce point, la santé, l’Education nationale et l’administration seront prioritaires.
Cela fait ce mois-ci trois ans que Mayotte a accédé au haut débit, après avoir été raccordé au câble sous-marin LION2 de France Télécom Orange. Mais il est très inégalement réparti sur le territoire. Le nord, urbanisé et centre d’affaires, est plutôt bien couvert, avec une rentabilisation des investissements à la clef, quand le sud est délaissé.
Le schéma directeur territorial sur l’aménagement numérique (SDTAN) dont s’est doté le département doit pallier ces déficiences. Un point était fait par Faouzat Mli, directrice du numérique et des systèmes d’information du conseil départemental, en séance plénière ce mercredi matin : « Il faut rééquilibrer le réseau nord-sud, améliorer l’ADSL existant, et amorcer le très haut débit, notamment pour moderniser notre administration ».
Pour y arriver, le conseil départemental lance un marché public afin de recruter un maitre d’œuvre : il devra poser les 67km de fibres optiques nécessaires au sud. L’île sera donc couverte différemment avec « un réseau de fibres optiques privé au nord, et un public au sud », résume la jeune femme.
Un investissement de 7 millions d’euros
De la même manière, le nord devra être couvert progressivement par le très haut débit, « nous entendons du 100 Méga par fibres optiques », et sur certaines zones prioritaires, « les sites administratifs, de santé, de l’enseignement », concentrés sur Mamoudzou, Dzoumogné, Combani, Chirongui.
Le planning prévoit de choisir le titulaire du contrat dès ce mois de mai pour une fin de travaux en 2017. Le conseil économique dans un avis rendu mardi préconise d’ouvrir le marché à tous les opérateurs pour éviter les situations de monopole, et de pratiquer une politique tarifaire accessible à la population. Une remarque entendue et intégrée au nouveau rapport remis ce mercredi matin.
Un investissement de 7 millions d’euros, « dont les actions sont éligibles au Fonds de service numérique et au Fonds européen FEDER, avec apport du département », précisait Faouzat Mli.
Le chantier est en effet loin d’être bouclé à Mayotte : lors de l’arrivée de la ministre Pau-Langevin le week-end dernier, sa délégation n’a pu que constater la déficience de la couverture 3G, pourtant au nord de l’île, entre Cavani et Mamoudzou…
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte